Québec: moins de dépenses, plus de choix pour une meilleure qualité en éducation
Montréal, le 18 août 2022 — Alors que la rentrée scolaire arrive à grands pas et que le dernier budget provincial dévoilait que six écoles sur dix au Québec étaient en mauvais état, l’IEDM publie aujourd’hui une note économique traitant de l’amélioration des résultats en éducation. Vincent Geloso, économiste senior à l’IEDM, arrive à la conclusion qu’il est illusoire de penser que c’est uniquement par l’augmentation des dépenses gouvernementales en éducation qu’on améliorera la qualité des services. Lorsque le système d’éducation fait face à une « crise », comme le faible taux d’obtention des diplômes, l’intimidation dans les écoles, le manque de préparation aux études postsecondaires, le mauvais état des infrastructures, etc., les acteurs politiques cherchent à régler les problèmes en dépensant plus. Selon le chercheur, il est possible de réduire les dépenses en éducation tout en améliorant les résultats, par une révision de la structure du système.
« C’est la façon dont l’argent est utilisé qui compte. En bonifiant les ressources sans se questionner, on passe à côté d’un enjeu primordial : la manière dont ces ressources sont utilisées. Le Québec gagnerait énormément à réduire les activités et les effectifs du ministère de l’Éducation, à réaffecter les fonds destinés aux écoles et à renforcer l’autonomie des écoles. Ces mesures feraient vraisemblablement baisser les dépenses gouvernementales, en plus d’avoir des effets bénéfiques considérables pour les élèves », affirme Vincent Geloso, auteur de l’étude.
Pour un meilleur rendement : décentralisation et autonomie
La décentralisation de la gestion à l’échelle locale offre plus de choix aux parents tandis que l’autonomie des écoles améliore généralement le rendement. Trois raisons principales expliquent ces résultats positifs :
- Les politiques « taille unique » ont tendance à produire des résultats décevants chez des groupes si hétérogènes. À l’inverse, plus de décentralisation et d’autonomie pour les écoles laisse place à la personnalisation.
- Les parents jouent généralement un rôle plus important dans les systèmes décentralisés, ce qui contribue à améliorer la personnalisation.
- L’affectation du financement en fonction des choix des parents incite fortement les écoles à une personnalisation de grande qualité.
Des retombées positives significatives sur les plans académique, mais aussi social et émotionnel
L’éducation ne se résume pas aux résultats des épreuves normalisées testant les capacités en lecture et en mathématiques. Les parents se soucient également de l’environnement social où leur enfant est éduqué et du bien-être mental qu’il leur procure. Quand les questions de santé mentale sont un critère important pour eux, les parents sont plus à même de trouver un service adapté s’ils ont un plus grand choix d’écoles. À cet effet, la littérature indique une forte corrélation entre l’étendue des choix offerts aux parents en matière d’éducation et l’amélioration de la santé mentale des élèves.
« Il est très clair qu’une hausse importante des choix des parents et de l’autonomie des écoles améliore généralement le rendement. Les villes américaines qui ont offert une plus grande autonomie en éducation ont constaté un rapport coût-efficacité très avantageux. Le principe est simple : l’État se concentre uniquement sur le financement, et la prestation du service est orientée par les choix des parents. En plus d’offrir des choix et des portes de sortie aux parents, la décentralisation et l’autonomie font gagner les mécanismes locaux en efficacité, quel que soit le montant dépensé », explique Vincent Geloso.
Il est important d’améliorer les retombées cognitives et non cognitives pour les enfants, et les politiques éducatives jouent un rôle crucial à cet égard. Les politiques offrant des choix aux parents et l’autonomie des écoles ouvrent la voie à une meilleure utilisation des fonds, dans l’intérêt des parents et des élèves de la province.
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L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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