Prochain objectif : réduire la pression fiscale
Malgré les succès budgétaires du gouvernement du Québec, restons réalistes: il faudra en faire davantage pour rattraper le reste du pays.
Malgré que les dépenses du gouvernement augmentent beaucoup plus rapidement que la croissance de la population et que l’inflation, nous pouvons tout de même nous réjouir que le budget du Québec présente toujours un surplus, et ce même après les versements au Fonds des générations. C’est toutefois une situation unique et en grande partie tributaire de la sagesse du gouvernement précédent et des revenus beaucoup plus grands que prévu.
Les efforts passés permettent en effet aujourd’hui au gouvernement caquiste de se montrer très généreux, comme en témoigne son budget du 10 mars. Toutefois, l’embellie risque de ne pas durer très longtemps s’il poursuit sur cette lancée.
Il faut se rappeler que cette générosité du gouvernement Legault implique que l’État québécois grossit. Cela veut aussi dire que la pression fiscale (le taux d’imposition des contribuables québécois sur leur revenu) continue de se maintenir nettement au-dessus de la moyenne canadienne. Le taux de pression fiscale s’élevait à 38,6 % du PIB au Québec en 2018, alors que la moyenne dans le reste du Canada était de 32,2 %.
Si le gouvernement de la CAQ veut vraiment que le Québec rattrape son retard par rapport au reste du pays en termes de PIB par personne, comme le premier ministre se plaît à le répéter, il ne doit pas s’en remettre uniquement à des dépenses tous azimuts. Le grossissement de l’état providence ne l’aidera pas à atteindre son objectif.
Québec devrait plutôt s’assurer que le secteur public cède graduellement sa place trop grande dans le développement économique aux entrepreneurs du secteur privé afin que l’économie québécoise puisse continuer de croître à un rythme supérieur à celui des autres provinces.
Ce n’est pas moi qui le dis. Lisez l’op-ed de Thomas Friedman – il n’est pas vraiment un Républicain vous en conviendrez – dans The New York Times du week-end dernier pour vous en convaincre. Selon Monsieur Friedman, la prospérité économique passe encore et toujours par la vigueur du secteur privé et des entrepreneurs qui y évoluent.
Après avoir atteint cinq ans plus tôt que prévu sa cible de réduction du ratio de la dette sur le PIB et après que le Québec ait enregistré le plus bas taux de chômage au pays, le temps est venu pour le gouvernement de la CAQ de viser un taux de pression fiscale plus favorable à la croissance économique. Compte tenu de sa volonté de rattraper le ROC en termes de prospérité, Québec doit en faire son nouveau cheval de bataille.