Pénurie de main-d’œuvre : faux problème et vraie opportunité
Le gouvernement québécois crée un groupe d’intervention pour trouver des solutions à la rareté de main-d’œuvre qui entraverait la croissance québécoise. On peut s’étonner qu’il faille une corvée interministérielle pour régler une situation qui n’a rien d’affligeant et que de nombreux pays sévèrement affectés par le chômage lui envieraient.
Pour résorber rapidement une pénurie, il suffit d’augmenter les prix. L’augmentation des salaires réels est une bonne nouvelle en tant que telle et ne nécessite pas que le gouvernement s’en mêle. Sauf que les salaires n’augmentent pas assez vite du fait du fardeau fiscal et des barrières au commerce interprovincial qui nuisent à la productivité des travailleurs.
Après la hausse du prix du travail, si la pénurie n’est pas complètement résorbée, l’ajustement se fait par l’augmentation de l’offre de travail. Mais de nouveau, les obstacles administratifs à l’emploi se mettent en travers, comme le fait qu’il faille par exemple une licence pour être carreleur au Québec.
Il semblerait donc que le « gouvernement-pompier » est en réalité le pyromane derrière la pénurie de main-d’œuvre car il est à l’origine des hauts taux d’imposition et des réglementations qui entravent le marché de l’emploi. Une manière de revigorer ce dernier serait de supprimer des postes dans l’administration publique et de permettre ainsi aux travailleurs qui les occupent de rejoindre les entreprises en besoin. Cela pourrait s’accompagner d’une baisse des charges et impôts sur l’activité et sur le travail, qui permettrait aux employeurs d’offrir des salaires plus attrayants tout en restant profitables. C’est une opportunité de transformer un cercle vicieux en cercle vertueux.