Communiqués de presse

Les ports canadiens doivent se moderniser ou ils continueront à prendre du retard, avertit l’IEDM

Montréal, le 13 février 2025 – Les efforts des syndicats pour bloquer l’automatisation dans les installations portuaires ont contribué à ce que le Canada ait certains des ports les moins productifs au monde, souligne une publication récente de l’IEDM.

« Les Canadiens dépendent des ports pour acheminer leurs produits vers de nouveaux marchés et maintenir leur accès à des produits plus abordables », explique Shal Marriott, chargée de recherche à l’IEDM et auteure de l’étude. « Malheureusement, le manque de productivité dans nos ports réduit notre accès aux marchés européen et asiatique.

« Cela nous rend beaucoup plus vulnérables dans le contexte actuel d’incertitudes commerciales avec les États-Unis. »

Les ports canadiens sont parmi les moins productifs à la fois dans le monde et parmi les ports de taille similaire, selon l’Indice mondial de performance des ports de conteneurs de la Banque mondiale. Halifax est le seul port canadien qui se classe parmi les 100 meilleurs ports, arrivant 95e sur 405 dans le monde.

Les ports de Montréal, Vancouver et Prince Rupert, quant à eux, occupent respectivement la 351e, la 363e et la 397e position. Même dans les classements de ports de tailles similaires, ils se classent vers le bas.

La chercheuse de l’IEDM soutient que certains des ports les plus efficaces au monde ont atteint ces rendements grâce à des mises à niveau technologiques et à l’automatisation.

Elle cite des ports tels que ceux de Carthagène (Colombie), Yokohama (Japon) et Singapour, qui ont intégré avec succès de nouvelles technologies et se classent maintenant 6e, 9e et 17e dans le monde pour la productivité.

Au Canada, l’intégration de nouvelles technologies, y compris les projets d’automatisation, a été une source de différends entre les syndicats et les gestionnaires des ports.

À Halifax, le syndicat des débardeurs a menacé d’entamer un arrêt de travail et a lancé une campagne contre les efforts d’automatisation.

À Vancouver, les débardeurs ont brièvement fermé le port de Vancouver, coûtant deux milliards de dollars à l’économie canadienne en novembre dernier. Le syndicat a cité l’utilisation accrue de l’automatisation comme étant l’une des raisons derrière ses actions.

À Montréal, l’Association internationale des débardeurs s’est également opposée aux projets du port visant à intégrer de nouvelles technologies de productivité dans ses activités.

S’ajoute aux défis opérationnels la récente loi d’Ottawa limitant le recours à des travailleurs de remplacement.

En mai dernier, le gouvernement fédéral a adopté le projet de loi C-58, interdisant le recours à des travailleurs de remplacement temporaires pendant les interruptions de travail dans les industries sous réglementation fédérale.

Il a été montré que de telles interdictions augmentent la durée des interruptions de travail, car elles donnent aux syndicats plus de poids pour imposer leurs conditions, selon une publication de l’IEDM datant de l’année dernière.

« Malheureusement, les syndicats canadiens ont réussi à ralentir la modernisation des ports canadiens », a déclaré Mme Marriott. « Les fabricants et les exportateurs canadiens n’ont pas les moyens de se permettre que nos ports soient inefficaces certains jours et paralysés les autres. »

Le port de Montréal traite quotidiennement 400 millions de dollars de commerce, tandis que le port de Vancouver, le plus grand port du Canada, gère plus de 800 millions de dollars.

L’étude de l’IEDM est disponible ici.

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques dont les bureaux sont situés à Montréal, à Calgary et à Ottawa. Par ses publications, ses interventions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes en matière de politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.

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