Les maires et mairesses doivent assumer leurs responsabilités
Les maires et mairesses aimeraient nous faire croire que tous, sauf eux, devraient porter le blâme pour la hausse des prix du logement.
Pourtant, bon nombre des politiques qu’ils adoptent ont pour effet d’exacerber le débalancement entre l’offre et la demande, ce qui maintient – voire accentue – la rareté de logements.
Par exemple, de plus en plus de municipalités se financent au moyen de taxes sur les nouvelles constructions. C’est ce qu’on appelle, dans le milieu municipal, des « redevances au développement ». Sous le couvert du financement des infrastructures municipales nécessaires au développement, ces taxes ont pour effet de gonfler artificiellement le coût des nouvelles unités, et donc le prix déboursé par l’acheteur ou le locataire.
Ou encore, il y a la lucrative taxe de bienvenue – aussi appelée « droit de mutation » –, que les municipalités ne se sont pas gênées à hausser en pleine explosion des prix des maisons. Prenez l’exemple de Saint-Lambert qui, en pleine hausse des valeurs foncières en 2020, a décidé de doubler le taux maximal de cette taxe, passé de 1,5 à 3,0 pour cent. Si les coffres de la Ville s’en sont mieux portés, l’effet d’augmentation se fait sentir sur le coût d’acquisition pour les nouveaux propriétaires.
Puis, il y a des politiques comme le Règlement « 20-20-20 » de la Ville de Montréal, qui, sous prétexte de promouvoir l’abordabilité, fait augmenter le coût de construction d’un montant allant jusqu’à 10 535 $ par porte. Ce coût est ensuite refilé à l’acheteur.
Loin de lutter contre la hausse des prix du logement, les maires et mairesses y ont contribué activement dans les dernières années avec de telles politiques restrictives sur le développement.
Qu’ils reconnaissent leur rôle serait la première étape vers une solution.