Les fournisseurs indépendants à la rescousse d’Hydro-Québec
Au cours des prochaines années, on prévoit qu’Hydro-Québec aura de plus en plus de difficulté à répondre à la demande en énergie des Québécois et Québécoises.
La fin des surplus énergétiques est envisagée dès 2027, et le manque anticipé d’énergie nous fait déjà perdre certains projets.
Comme l’admet le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, la société d’État et le gouvernement ne peuvent pas suffire à tout en ce moment, et les entrepreneurs ont leur rôle à jouer.
Une solution à envisager serait d’assouplir la réglementation afin de permettre à des entreprises indépendantes de fournir de l’énergie, que ce soit en bâtissant des parcs éoliens, des installations solaires ou de nouvelles centrales, ou encore en rénovant des installations existantes.
En ce moment, certaines installations hydroélectriques québécoises sont exploitées par des fournisseurs indépendants. Par exemple, la Centrale Gilles-Lefrançois, dans le parc des Chutes-de-la-Chaudière à Lévis, est détenue par la firme québécoise Innergex, qui en avait fait la construction dans les années 1990.
Le seul hic, c’est que la capacité de production de ces installations est limitée par la loi. Comme le rappelle Michel Letellier, le PDG d’Innergex, Hydro-Québec détient un monopole sur les centrales hydroélectriques de 50 mégawatts et plus.
En assouplissant ou en faisant sauter cette contrainte réglementaire, le gouvernement provincial permettrait aux fournisseurs indépendants de venir à la rescousse d’Hydro-Québec, soit en rénovant leurs centrales existantes pour accroître leur capacité de production, soit en proposant de nouveaux projets financés avec des capitaux privés plutôt qu’avec les deniers publics.
Peut-on réellement se permettre de ne pas saisir cette main tendue, alors que le Québec fonce tout droit vers un manque de courant?