Le projet de loi 89 visant à protéger le public contre les arrêts de travail abusifs doit s’appliquer au secteur public pour être efficace, estime l’IEDM

- Depuis 2023, 91 pour cent des arrêts de travail canadiens ont touché le Québec.
Montréal, le 8 mai 2025 – Le gouvernement du Québec devrait étendre la portée du projet de loi 89 afin qu’il s’applique également aux employés des secteurs public et parapublic, recommande un Point de l’IEDM publié ce matin.
« L’augmentation fulgurante du nombre de grèves montre bien que celles-ci ne sont plus un outil de dernier recours, mais bien la norme pour les syndicats, et ce, particulièrement au public », affirme Gabriel Giguère, analyste senior en politiques publiques à l’IEDM. « Comme le reconnaît Québec, ce sont malheureusement les familles québécoises qui paient le prix de ces abus. »
En 2023, les Québécois et Québécoises ont subi un total de 691 arrêts de travail, fracassant le record de 384 arrêts de travail précédemment établi en 1974, à l’aube de la commission Cliche.
En 2024, ce record a été battu à nouveau, avec un total de 759 arrêts de travail affectant les Québécois et Québécoises cette année-là.
Toujours depuis 2023, le Québec a été la cible de 91 pour cent des arrêts de travail recensés au Canada, dont la quasi-totalité étaient des grèves.
Le gouvernement Legault a déposé le projet de loi 89 — intitulé Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out — en début d’année.
S’il est adopté, le projet de loi permettra au gouvernement de désigner certains services qui doivent être maintenus en cas de grève ou de lock-out, élargissant ainsi la notion de services essentiels.
Cependant, il comporte une exception importante : il ne s’appliquerait pas aux secteurs public et de la santé.
Or, depuis 2023, 87 pour cent des arrêts de travail au Québec ont visé des institutions publiques, en particulier dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux.
« Le gouvernement Legault reconnaît avec raison que la flambée des grèves nuit à la population, et en particulier aux parents et aux enfants du Québec », ajoute M. Giguère. « Cependant, le projet de loi 89 rate sa cible s’il n’est pas étendu pour s’appliquer également aux secteurs public et parapublic. »
Le Point de l’IEDM est disponible ici.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques dont les bureaux sont situés à Montréal, à Ottawa et à Calgary. Par ses publications, ses interventions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes en matière de politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.
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