Le gouvernement doit encourager le maintien des liens d’emploi
Montréal, le 9 juin 2020 – La catastrophe économique engendrée en grande partie par les mesures de distanciation physique amène les différents paliers gouvernementaux à mettre en place des mesures d’aide. Une nouvelle publication lancée par l’Institut économique de Montréal offre une critique des mesures d’aide présentement en vigueur tout en identifiant les principes qui doivent guider l’action gouvernementale. Les chercheurs observent notamment que des mesures visant le maintien du lien d’emploi, comme les subventions salariales, sont les plus propices à une reprise économique rapide.
Prioriser les tâches que seul le gouvernement peut accomplir
« Bien qu’il puisse être tentant pour les gouvernements de prendre des responsabilités additionnelles en temps de crise, la réalité est qu’il est préférable qu’ils priorisent les tâches qu’eux seuls peuvent réaliser avec succès », observe Peter St. Onge, chercheur associé senior à l’IEDM et co-auteur de la publication. « Cela comprend des missions essentielles, comme le dépistage, l’isolement des malades, retracer les contacts de ces malades, rapatrier les Canadiens coincés à l’étranger et même le stockage de matériel médical nécessaire », fait valoir le chercheur.
« En contrepartie, le gouvernement doit cesser de surréglementer de grands pans du secteur médical et laisser davantage de latitude aux super-infirmières, aux pharmaciens et aux médecins qui œuvrent dans le secteur privé afin qu’ils puissent pleinement venir en aide à la population », poursuit M. St. Onge. Bien que certains aménagements en ce sens aient été effectués par le gouvernement, le chercheur estime que ceux-ci sont trop timides et doivent être permanents.
Cibler l’aide
« Puisque les mesures de distanciation physique obligatoires empêchent de nombreuses activités économiques, il est normal que le gouvernement indemnise les individus et les entreprises affectées », affirme M. St. Onge. « Dans la mesure du possible, les prestations doivent encourager le travail ou du moins le maintien du lien entre l’entreprise et le travailleur afin de faciliter une reprise économique aussi rapide que possible », ajoute le chercheur.
Les chercheurs soulèvent également que des mesures qui découragent le travail sont susceptibles d’exacerber le chômage et la récession.
Atténuer les conséquences à long terme
« Il est important que les programmes d’aide aient des dates butoirs afin d’éviter que ces dépenses ne deviennent récurrentes. Ceci est d’autant plus important pour le gouvernement fédéral puisque ce dernier était déjà en situation déficitaire », affirme Gaël Campan, économiste senior à l’IEDM et co-auteur de la publication. « On doit également opter pour les mesures les moins restrictives possible et permettre aux entreprises qui peuvent opérer de façon sécuritaire de maintenir en place leurs activités. C’est la meilleure façon d’éviter les conséquences inattendues dans les chaînes d’approvisionnement et d’éviter les pertes d’emploi », conclut M. Campan.
La Note économique intitulée « Principes pour une aide gouvernementale responsable en temps de crise » est signée par Peter St. Onge, chercheur associé senior à l’IEDM, en collaboration avec Gaël Campan, économiste senior à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
* * *
L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
-30-
Demandes d’entrevues : Daniel Dufort, directeur principal aux relations externes, communications et développement, IEDM. Tél. : 438-886-9919 / courriel : ddufort@iedm.org