Le coronavirus, l’Italie et nous
Après avoir semé la mort en Chine, la COVID-19 frappe actuellement l’Europe de plein fouet. En Italie, le personnel médical est confronté à des choix déchirants : n’ayant pas assez d’effectifs pour traiter tous les patients, on doit choisir de sauver certaines vies plutôt que d’autres.
En Italie comme au Canada, le gouvernement joue un rôle prédominant dans la gestion des établissements de santé. Dans tout système public, il y a une constante : en cas de demande accrue, le réseau de la santé répond en rationnant les services puisque les ressources à sa disposition sont limitées.
Sans vouloir succomber à l’alarmisme, nous ne pouvons pas nous permettre de nous mettre la tête dans le sable. Le système de santé italien ne semble pas fondamentalement moins bien équipé que le nôtre pour faire face à la crise. Comme l’observe Guy Millière dans un texte publié par le Gatestone Institute, l’Italie compte 2,62 lits d’hôpitaux par tranche de 1000 habitants. Or, selon les plus récentes données de l’OCDE, le Canada n’en compte que 2,5.
Bien que situé à proximité, l’Allemagne semble beaucoup mieux tirer son épingle du jeu. Dotée d’un système de santé accessible à tous mais où les soins sont prodigués par des entrepreneurs, l’Allemagne compte plus de 6 lits par tranche de 1000 habitants. Une comparaison rapide des statistiques permet de constater comment le système allemand a été en mesure de s’adapter : alors que 9 877 personnes sont infectées en Allemagne, le nombre de décès s’élève pour l’instant à 26. Ces décès sont tragiques, mais ils surviennent à un rythme nettement moins soutenu qu’en Italie où l’on compte près de 3000 décès pour 35 713 personnes infectées. La différence est ahurissante.
Compte tenu des lacunes de notre système de santé, il est important pour les Canadiens de redoubler de prudence. La santé de notre système de santé, et par conséquent la nôtre, risque bien d’en dépendre.