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Observations spontanées

La télémédecine améliore l’accès aux soins et réduit la pression dans les urgences

La pandémie de COVID-19 a amplifié les lacunes des systèmes de soins de santé provinciaux au Canada. En plus de la capacité insuffisante, le nombre de patients en attente d’une intervention chirurgicale depuis le début de la pandémie dépassait les 257 000 en Ontario seulement, en date du 19 avril. Ces retards ont vraisemblablement entraîné une augmentation des décès dans la province, en particulier chez les moins de 45 ans. Comme on peut s’attendre à des tendances du même ordre dans l’ensemble du pays, des réformes sont de toute évidence nécessaires pour remédier aux faiblesses structurelles de nos systèmes de soins de santé.

L’un des aspects positifs qui ressort de cette crise, notamment en raison de la nature contagieuse de la maladie, est la libéralisation de la télémédecine. Au-delà de la COVID-19, la télémédecine est particulièrement importante dans les régions plus éloignées, là où les patients doivent parcourir de longues distances pour consulter un médecin. Cette situation peut les dissuader de se faire soigner, voire rendre cela impossible si leur état est grave.

À la mi-avril 2020, la fréquentation des services d’urgence canadiens avait diminué de moitié par rapport à l’année précédente. Il ne fait aucun doute que cet évitement des urgences a entraîné une aggravation des maladies et des complications chez des personnes qui auraient dû se faire soigner. Pourtant, selon une étude récente du CMAJ, le fait de ne pas avoir consulté aux urgences pour certaines affections communes ne s’est pas traduit par une détérioration de l’état de santé des patients. Cette étude laisse entendre que les services d’urgence ont été surutilisés avant la pandémie et que la télémédecine a pallié cette situation. Comme le souligne l’étude, la télémédecine « pourrait faciliter la prestation sécuritaire de soins sans passer par les urgences pour certaines conditions ou pourrait être utilisée dans le cadre d’une stratégie de triage avant de se présenter à l’urgence ».

Il a été démontré que les personnes de faible statut socio-économique ont davantage recours aux services d’urgence que les autres. Ainsi, en plus d’améliorer l’accès des patients des régions éloignées ou rurales, le recours à la télémédecine contribue à réduire la fréquentation des urgences et à améliorer l’accès aux services de santé pour les personnes de faible statut socio-économique. Une situation où tout le monde y gagne.

Bien qu’elle ait été adoptée à titre de mesure d’urgence par les provinces, la libéralisation de la télémédecine devrait être rendue permanente. D’ailleurs, un certain nombre de provinces ont évoqué cette possibilité, et l’Alberta s’est déjà engagée en ce sens. Les Canadiens et les Canadiennes méritent un meilleur accès aux médecins généralistes et spécialistes sans avoir à subir de longues listes d’attente, et un recours accru à la télémédecine est un moyen d’y parvenir.

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