La levée des barrières commerciales entre le Québec et le reste du Canada pourrait faire croître notre économie de 69,9 milliards $, selon l’IEDM

Montréal, le 29 mai 2025 – Si le Québec adoptait une loi de reconnaissance mutuelle avec le reste du pays, à l’image de celle de la Nouvelle-Écosse, l’économie canadienne pourrait croître considérablement, selon une nouvelle Note économique publiée par l’IEDM plus tôt aujourd’hui.
« L’élan en faveur de l’élimination des barrières au commerce interprovincial canadien est prometteur », affirme Trevor Tombe, professeur d’économie à l’Université de Calgary, senior fellow à l’IEDM et auteur de la publication. « Si le Québec se joignait à la zone de libre-échange interprovinciale en pleine expansion, initiée par la Nouvelle-Écosse, il y gagnerait en prospérité, tout comme l’ensemble du Canada. »
Les différences de réglementation, de certification et d’exigences en matière de tests entre les provinces ajoutent des coûts, de la complexité et de la frustration au processus de vente de biens et de services d’une province à l’autre. Ces règles sont communément appelées « barrières commerciales interprovinciales ».
Dans la foulée des menaces tarifaires du président américain Donald Trump, les gouvernements de tout le Canada ont compris que la réduction de ces barrières constituait un moyen concret de renforcer la résilience de l’économie canadienne.
Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a été le premier à proposer un modèle de reconnaissance mutuelle des normes (sans tests ni frais supplémentaires) et de reconnaissance accélérée des titres professionnels avec les provinces qui offrent la réciprocité. Ce modèle rendrait essentiellement caduque la grande majorité des barrières au commerce interprovincial avec les provinces qui adopteraient une législation équivalente.
Le 26 mars 2025, la Free Trade and Mobility Within Canada Act a reçu la sanction royale en Nouvelle-Écosse, entrant ainsi officiellement en vigueur.
« Le principal avantage des politiques de reconnaissance mutuelle est de permettre de contourner l’impasse réglementaire qui a longtemps entravé les discussions sur le commerce interprovincial », explique Dr. Tombe. « Il s’agit d’une approche de type ‘le commerce d’abord, l’harmonisation ensuite’ qui permet aux consommateurs et aux entreprises du Canada de tirer profit rapidement des retombées de ces accords. »
Depuis, les premiers ministres Doug Ford et Rob Lantz, respectivement de l’Ontario et de l’Île-du-Prince-Édouard, ont déposé des projets de loi semblables dans leurs provinces respectives.
Jusqu’à présent, les lois adoptées et les ententes de reconnaissance mutuelle signées ouvrent la voie à la création de zones de libre-échange internes capables de stimuler considérablement l’économie du pays. Par exemple, les retombées économiques du libre-échange entre l’Ontario et la Nouvelle-Écosse pourraient, à elles seules, accroître la taille de l’économie canadienne de près de 4,1 milliards de dollars.
Si le Québec adoptait un projet de loi semblable à ceux de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et de l’Île-du-Prince-Édouard, ou s’il concluait des accords de reconnaissance mutuelle avec chacune des provinces canadiennes, on estime que l’économie canadienne pourrait croître de 69,9 milliards de dollars.
Il est particulièrement intéressant de noter que la conclusion d’une entente entre le Québec et l’Ontario permettrait à elle seule d’accroître le PIB du Canada d’environ 32,2 milliards de dollars.
« Le premier ministre François Legault devrait suivre les traces de son homologue de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, et adopter des lois de reconnaissance mutuelle avec le reste du pays », a déclaré le professeur Tombe. « C’est l’un des moyens les plus fiables et les moins coûteux dont disposent les gouvernements provinciaux pour stimuler la croissance de la productivité au Canada. »
La Note économique de l’IEDM est disponible ici.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques dont les bureaux sont situés à Montréal, à Ottawa et à Calgary. Par ses publications, ses interventions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes en matière de politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.
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