Interdiction de l’exploitation des hydrocarbures: Ne faisons pas rire de nous à l’international
Montréal, le 2 février 2022 — Aujourd’hui, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Julien, a déposé son projet de loi visant à interdire l’exploitation des hydrocarbures au Québec. Les chercheurs de l’IEDM croient que le gouvernement du Québec fait fausse route en offrant des indemnisations inéquitables aux entrepreneurs et sont d’avis que l’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures est une bien mauvaise décision tant pour l’économie que pour l’environnement.
Traitement injuste
Contrairement aux pratiques usuelles d’expropriation, le gouvernement ne compte pas indemniser les entreprises exploitant les hydrocarbures à la juste valeur marchande de leur permis. « Pourquoi le secteur de l’énergie devrait-il être traité différemment ? Pourtant, la valeur marchande est prise en compte en cas d’expropriations dans d’autres secteurs, notamment pour le rachat de terrains, de centres commerciaux et de permis de taxi », souligne Miguel Ouellette, directeur des opérations et économiste à l’IEDM.
Malgré les recommandations des experts du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec en faveur de plusieurs projets et le respect de la réglementation en vigueur, les autorisations de forage sont révoquées par le gouvernement. « Après toutes ces années de flou réglementaire et de décisions improvisées qui ont coûté aux Québécois et aux Québécoises des milliers d’emplois et des millions en revenus fiscaux qui auraient pu servir à diminuer le fardeau fiscal ou à financer nos services publics, le gouvernement du Québec envoie un message clair aux investisseurs privés : vous n’êtes pas les bienvenus au Québec », ajoute Olivier Rancourt, économiste à l’IEDM.
Une décision incohérente et nuisible
Alors que Justin Trudeau a qualifié le GNL d’énergie propre et que l’Union européenne souhaite accorder au gaz naturel l’étiquette d’énergie verte, il faut se demander pourquoi le Québec, qui détient des réserves aux retombées économiques estimées à plus de 93 milliards de dollars, n’exploite pas cette ressource.
« Pendant ce temps, les Québécois continueront d’importer plus de 300 000 barils de pétrole par jour et plus de 5 milliards de dollars annuellement seront envoyés en Alberta et aux États-Unis pour financer notre consommation locale de gaz et de pétrole. C’est le comble de l’hypocrisie, au détriment de l’économie locale. Nous allons faire rire de nous à l’international », exprime M. Ouellette.
« De 2010 à 2018, la conversion de centrales électriques au charbon vers le gaz naturel a diminué les émissions mondiales de 500 millions de tonnes de CO2, ce qui équivaut à remplacer 200 millions de voitures à essence par des voitures électriques. Pourquoi ne pas contribuer à ce combat mondial en tant que Québécois et Québécoises en exportant notre gaz naturel ? », conclut M. Rancourt.
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L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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