Faisons tout pour ne pas rater la cible la prochaine fois
Québec a raté sa propre cible de création de places subventionnées dans les garderies pour l’année 2021-2022. Alors que l’objectif initial était d’atteindre de 5000 à 7000 places subventionnées, seules 3201 ont vu le jour. Si l’on considère les nombreuses fermetures de garderies en milieu familial, au net, ce ne sont que 1934 places qui se sont ajoutées dans les services de garde en 2021-2022. Pire encore, cette médiocre hausse survient durant une période où la liste d’attente pour avoir une place dans le réseau s’est allongée de près de 700 noms, pour atteindre 51 761.
En février, l’IEDM avait pourtant averti que des fermetures de garderies non subventionnées ou en milieu familial pourraient survenir en raison des conditions de travail inégalables du système public. La hausse de salaire accordée aux éducatrices et éducateurs qualifiés en décembre dernier semble avoir entraîné un transfert de ces personnes d’une partie du système à l’autre, mettant en péril des milliers de places existantes.
Afin d’accélérer la création de places en garderie, le gouvernement doit repenser son mode de financement, c’est-à-dire qu’il faut arrêter de subventionner les garderies et plutôt subventionner directement les parents. Les fonds pourraient même être modulés en fonction des revenus des ménages et prendre la forme d’un crédit d’impôt remboursable. Si l’argent suit l’enfant, les établissements seront incités à offrir la meilleure qualité de service possible, au meilleur prix, tout en augmentant le nombre de places pour répondre à la demande. Après tout, si la concurrence est bénéfique pour les restaurants ou les magasins de vêtements, pourquoi ne le serait-elle pas pour le réseau des garderies?