Emploi ou environnement : le Québec est divisé
Montréal, le 26 août 2021 – Alors que le gouvernement du Québec rejetait récemment le projet Énergie Saguenay, les Québécois sont divisés quant à savoir si la création d’emplois doit primer sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, un sondage Ipsos réalisé pour l’Institut économique de Montréal lève le voile sur un clivage notable entre l’opinion des Québécois qui habitent les centres urbains et ceux qui habitent les régions du Québec.
Faits saillants :
- 41 % des Québécois croient que les actions de certains groupes environnementaux empêchent un trop grand nombre de projets créateurs d’emplois d’aller de l’avant, alors que 44 % croient que ce n’est pas le cas.
- À Montréal et à Québec, es gens croient que ce n’est pas le cas, alors que 58 % des Québécois habitant le Saguenay sont d’avis que trop de projets sont ainsi bloqués.
- 54 % des Québécois, avec des majorités notables à Montréal (57 %) et à Québec (58 %), sont d’avis que l’on doit prioriser la réduction des GES plutôt que la création d’emplois. Or, 62 % des Saguenéens préfèrent prioriser la création d’emplois, tout comme 57 % des résidents de Chaudière-Appalaches.
- Alors que le gouvernement du Québec compte interdire la vente de véhicules neufs à essence à compter de 2035, 29 % des Québécois entendent faire de leur prochain achat automobile un véhicule à essence. Dans Chaudière-Appalaches, ce sont 43 % des gens qui comptent se procurer à nouveau un véhicule à essence.
- Néanmoins, 67 % des Québécois sont en accord avec cette interdiction. Il faut toutefois noter que 56 % des gens croient que cette mesure est réaliste. Bien qu’il s’agisse d’une majorité de Québécois, il y a un écart non négligeable entre ceux qui trouvent la mesure désirable et ceux qui l’estiment viable.
- La moitié (50 %) des Québécois croient que la province devrait exploiter ses propres ressources pétrolières, alors que 34 % de la population préfère continuer à importer tout le pétrole dont nous avons besoin.
« En ce qui a trait aux questions environnementales, il existe un clivage notable entre l’opinion des Québécois habitant les grands centres et ceux qui vivent en région », affirme Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM. « Les gens qui habitent les régions où des projets sont bloqués par des activistes environnementaux ont une opinion beaucoup plus favorable au développement économique que les Montréalais, qui sont affectés de façon indirecte par ces décisions », poursuit M. Kelly-Gagnon.
« Ce que l’on constate, c’est que l’opinion des gens qui habitent dans les grands centres urbains semble primer sur celle des gens qui sont réellement touchés par les décisions gouvernementales en matière d’environnement. Ultimement, cela a des effets négatifs tant sur l’économie des régions que sur celle des grandes villes », conclut M. Kelly-Gagnon.
Le sondage web a été effectué du 4 au 11 août 2021 auprès d’un échantillon de 2098 Québécois. Un suréchantillonnage a été effectué dans les régions de Québec, Chaudière-Appalaches, Centre-du-Québec, Saguenay–Lac-Saint-Jean et en Mauricie afin d’assurer un minimum de 200 répondants dans chaque région. Le sondage est disponible sur notre site web.
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L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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Demandes d’entrevue : Daniel Dufort, IEDM. Tél. : 438-886-9919 / courriel: ddufort@iedm.org