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Observations spontanées

Élections 2021 – Économie et environnement : comment jongler avec ces deux priorités

L’économie et l’environnement sont deux préoccupations majeures des citoyens canadiens dans les présentes élections. Plusieurs objectifs irréconciliables alimentent le débat public sur ces deux questions, mais deux considérations non partisanes doivent être discutées.

La première concerne l’effort de diminution des GES. Même si les GES sont émis localement, leur empreinte reste mondiale. La mondialisation des économies et la mobilité des entreprises qui en résulte sapent les efforts de certains pays au bénéfice des autres. Ainsi, une taxe carbone élevée au Canada, si adoptée seule, ne ferait que transmettre une partie non négligeable de l’émission de GES à un autre point d’origine, comme les États-Unis ou outre-mer, avec les mêmes conséquences en matière de réchauffement climatique. La coopération internationale, manifestée par des traités aux mécanismes efficaces, est donc une condition sine qua non de la lutte contre le réchauffement climatique. Il est souhaitable que le prochain gouvernement prenne l’initiative de conclure des accords internationaux plus concrets.

La deuxième considération est la mise en place d’un cadre environnemental clair et prévisible pour les entreprises qui souhaitent investir au Canada. Aussi important soit-il d’adopter des normes environnementales rigoureuses, il s’avère nuisible d’embrouiller les règles du jeu et de rendre la conformité plus coûteuse. La compétence environnementale n’est pas explicitement attribuée au fédéral ou aux provinces. Résultat : des entités et des normes qui se superposent et se contredisent, ce qui rend la conformité difficile. À titre d’exemple, le projet de mine de sables bitumineux Frontier, dont l’acceptabilité sociale avait été démontrée, s’est vu réduit à néant après 10 ans et 1,13 milliard de dollars déboursés pour satisfaire aux exigences réglementaires, en raison de particularités politiques et arbitraires. Des efforts conciliateurs et coordonnés sous le leadership du prochain gouvernement fédéral permettraient d’éviter de telles bévues.

Malgré le dilemme persistant entre l’économie et l’environnement, l’on sous-estime les possibilités de faire converger ces deux priorités, et les partis politiques doivent proposer des politiques publiques dans cette perspective.

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