Éducation : Un manque de flexibilité dans la gestion des ressources humaines profite aux enseignants incompétents
- Sur 111 000 enseignants québécois, quatre ont été renvoyés pour incompétence au cours des cinq dernières années.
Montréal, le 24 août 2023 – Une plus grande flexibilité dans l’embauche et le congédiement des enseignants améliorerait considérablement la qualité de l’éducation au Québec, note une étude de l’Institut économique de Montréal parue ce matin.
« L’effet néfaste d’un mauvais enseignant sur le développement d’un élève est tel qu’on ne peut pas se permettre de laisser passer », explique Vincent Geloso, économiste senior à l’IEDM et auteur de l’étude. « Malheureusement, les élèves québécois sont les premiers à payer le prix d’enseignants qui restent en poste malgré leur manque de compétences. »
Au cours des cinq dernières années, quatre enseignants sur un total de 111 000 ont été congédiés pour incompétence dans les centres de service scolaire du Québec, selon les données obtenues par l’IEDM. Cela représente 0,0036 pour cent du personnel enseignant.
Une autre étude de l’IEDM, parue en 2016, faisait état de résultats similaires, n’ayant recensé que sept enseignants québécois mis à la porte pour incompétence entre 2010 et 2015.
Au printemps dernier, le cas d’une enseignante du primaire hurlant dans une salle de classe de Sainte-Marthe-sur-le-Lac avait retenu l’attention du Québec.
Les auteurs recommandent de décentraliser la gestion du personnel enseignant, accordant aux directeurs d’école un plus grand pouvoir d’embauche et de congédiement.
Afin d’introduire une dynamique de concurrence, l’étude recommande également de laisser aux parents le choix de l’école où envoyer leurs enfants, plutôt que de laisser le système actuel attribuer les places en fonction du code postal. Dans un tel système, le financement devrait suivre l’élève, récompensant les directions d’écoles en fonction de la qualité de l’enseignement.
« En laissant le choix de l’école au gouvernement, plutôt qu’aux parents, le système scolaire québécois n’incite pas l’atteinte de l’excellence en éduction », conclut M. Geloso. « Il faut redonner le pouvoir aux parents et aux directions d’écoles, plutôt qu’aux fonctionnaires du ministère, afin que les meilleurs éducateurs soient récompensés. »
L’étude de l’IEDM est disponible ici.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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