Communiqués de presse

Budget fédéral: le gouvernement Carney affiche le déficit le plus important de l’histoire canadienne hors pandémie

  • Le déficit fédéral devrait dépasser les 78 milliards de dollars
  • Il s’agit du dixième budget déficitaire consécutif d’Ottawa

Montréal, le 4 novembre 2025 – Présenter des dépenses records comme des « investissements », tout en ne proposant aucune mesure crédible pour rétablir l’équilibre budgétaire, va à l’encontre d’une gestion responsable des finances publiques, affirme l’IEDM en réaction au dépôt du budget fédéral cet après-midi.

« Les Canadiens sont en droit de s’inquiéter d’un déficit aussi important », déclare Emmanuelle B. Faubert, économiste à l’IEDM. « Rebaptiser un déficit de cette ampleur en “investissements” ne le rend pas plus soutenable », ajoute-t-elle.

« C’est une chose de dépenser de l’argent que l’on n’a pas, c’en est une autre que de refuser d’en assumer la responsabilité. »

Le gouvernement Carney prévoit un déficit de plus de 78 milliards de dollars pour l’exercice 2025-2026, en forte hausse par rapport aux 48,3 milliards enregistrés l’année précédente.

Les paiements d’intérêts devraient atteindre 55,6 milliards de dollars au cours du prochain exercice, tandis que le service de la dette devrait grimper à 76,1 milliards d’ici 2030, soit une hausse de 37 pour cent.

Le service de la dette coûte actuellement plus cher aux contribuables que les transferts fédéraux en santé versés aux provinces, qui totalisent 54 milliards de dollars par année.

Ce déficit budgétaire porterait la dette nationale à 1480 milliards de dollars et marquerait la dixième année consécutive sans équilibre budgétaire au niveau fédéral. Chaque nouveau-né canadien fait son entrée dans le monde avec une dette de plus de 33 000 $.

Une grande partie des nouvelles dépenses est désormais classée comme des investissements plutôt que comme des dépenses de fonctionnement, selon un nouveau système de classification dévoilé par le gouvernement Carney, lequel ne contribue en rien à réduire l’endettement total. Selon les prévisions, la dette nette du gouvernement devrait encore croître de 21 pour cent d’ici 2030, pour atteindre 1790 milliards de dollars.

Le programme Maisons Canada, par exemple, est assorti d’un coût initial de 13 milliards de dollars. L’IEDM a examiné un programme semblable lancé en Nouvelle-Zélande, qui n’a atteint que 3 pour cent de son objectif initial.

L’IEDM prévient qu’il s’agit là d’un glissement vers une planification économique plus centralisée, alors que le Canada devient une économie où ce sont les politiciens, plutôt que les entreprises et les consommateurs, qui décident de la réussite des industries.

Les annonces faites dans le cadre du dépôt du budget laissent entrevoir la possibilité d’un abandon du projet de plafonnement des émissions, ce que le think tank avait vivement recommandé. En mars, le Bureau du directeur parlementaire du budget a publié un rapport estimant que le plafonnement des émissions ferait reculer notre prospérité collective de 20,5 milliards de dollars d’ici 2032 et entraînerait la perte de 40 300 emplois.

Un plan de réduction de la bureaucratie fédérale a également été présenté, le gouvernement prévoyant la suppression de 16 000 postes à temps plein, soit 4,5 pour cent de la main-d’œuvre fédérale, à compter de mars 2025.

L’économiste Emmanuelle B. Faubert estime que le gouvernement devrait aller plus loin. Alors qu’Ottawa compte maintenir la taille de la bureaucratie fédérale à environ 330 000 employés d’ici 2028-2029 grâce à l’attrition, l’IEDM considère que cela demeure insuffisant et préconise une approche plus ambitieuse, comme elle l’a souligné dans son mémoire prébudgétaire.

L’IEDM recommande ainsi de réduire les effectifs fédéraux de 17,4 pour cent, à l’image des compressions de l’ère Chrétien dans les années 1990, ce qui permettrait d’abolir environ 64 000 postes et d’économiser 10 milliards de dollars par année pour les contribuables.

L’IEDM salue également l’élargissement des déductions pour amortissement, qui permettra aux entreprises d’amortir plus rapidement l’achat de nouvelles machines et de nouveaux équipements. Cette mesure favorise l’investissement et la productivité en réduisant les coûts initiaux des entreprises.

« L’interventionnisme du gouvernement dans l’économie est une stratégie peu fructueuse », souligne Mme Faubert. « Si Ottawa souhaite réellement rendre l’économie canadienne plus résiliente, notamment face aux tarifs douaniers, il devrait cesser de vouloir choisir les gagnants et les perdants, et plutôt se concentrer sur la création de conditions propices à l’innovation et à la croissance. »

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques dont les bureaux sont situés à Montréal, à Ottawa et à Calgary. Par ses publications, ses interventions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes en matière de politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.

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Demandes d’entrevue
Natacha Radenkovic
Stagiaire aux communications
Cell. : (514) 497-6174

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