Communiqués de presse

Budget du Québec: un nouveau record de déficits et toujours plus de subventions, dénonce l’IEDM

  • Sans les revenus tirés de l’augmentation du taux d’inclusion du gain en capital, le déficit serait de 651 millions de dollars en 2029-2030.

Québec, le 25 mars 2025 – La gestion financière du gouvernement Legault manque de rigueur, déplore un chercheur de l’IEDM en réaction au budget 2025-2026 déposé un peu plus tôt aujourd’hui par le ministre des Finances, Eric Girard.

« Pour la deuxième année d’affilée, le gouvernement Legault prévoit fracasser les records de déficits », affirme Gabriel Giguère, analyste senior en politiques publiques à l’IEDM. « Le ministre Girard semble bien meilleur pour trouver des raisons de faire des déficits qu’il ne l’est pour trouver et éliminer le gaspillage au gouvernement. »

Le gouvernement du Québec prévoit faire un déficit de 13,6 milliards de dollars cette année. Cela représente 4,4 milliards de dollars de plus que ce qu’il anticipait en novembre dernier.

Le déficit 2025-2026 serait donc le plus grand déficit de l’histoire du Québec, devant ceux de 10,8 milliards de dollars, 10,4 milliards de dollars et 8,0 milliards de dollars des exercices de 2020-2021, 2024-2025 et 2023-2024, respectivement.

Il est estimé que le gouvernement retrouvera l’équilibre budgétaire en 2029-2030.

Cependant, le chercheur se questionne quant à la décision du ministre Girard d’inclure les revenus tirés de l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capitaux dans les prévisions de ce budget.

Vendredi dernier, le premier ministre du Canada, Mark Carney, a confirmé que son gouvernement laissait tomber pour de bon l’augmentation du taux d’inclusion de l’impôt sur le gain en capital, mais maintiendrait les mesures d’atténuation proposées.

Le chef conservateur Pierre Poilievre, quant à lui, avait déjà annoncé qu’il annulerait l’augmentation de l’impôt sur le gain en capital s’il était porté au pouvoir.

Dans son budget, le ministre Girard estime toujours tirer 752,4 millions de dollars de revenus additionnels attribuables à l’augmentation du taux d’inclusion du gain en capital en 2029-2030.

Selon le chercheur, le déficit serait plutôt de 651 millions de dollars en 2029-2030, repoussant encore d’un an le retour à l’équilibre budgétaire.

« Au fédéral, tant les libéraux que les conservateurs ont été très clairs quant au fait que l’augmentation de l’impôt sur le gain en capital était chose du passé. », affirme M. Giguère. « Il serait temps que le ministre confirme que, lui aussi, laissera tomber cette mauvaise idée et nous présente un vrai plan de retour à l’équilibre budgétaire. »

Il est estimé que les paiements d’intérêts sur la dette du Québec atteindront 9,7 milliards de dollars cette année. Il s’agit d’un montant supérieur à celui alloué au ministère de la Famille cette année.

Cette année, les dépenses de portefeuille du gouvernement provincial atteindront 156,1 milliards de dollars. Cela représente une augmentation de 59,7 pour cent depuis l’entrée en poste du gouvernement Legault.

« Depuis que le gouvernement Legault est en poste, il a été caractérisé par son caractère dépensier », ajoute M. Giguère. « Si le gouvernement fait aujourd’hui face à un aussi gros déficit, ce n’est pas tant à cause de problèmes externes qu’à cause de sa propension à voir la dépense comme unique solution à tous problèmes. »

Le chercheur cible notamment le programme FRONTIERE d’Investissement Québec, annoncé plus tôt ce mois-ci, consistant en un prêt allant jusqu’à 50 millions de dollars par entreprise, au coût estimé de 400 millions de dollars dans le plus récent budget.

Il estime qu’il serait préférable d’abaisser le fardeau fiscal des entreprises québécoises pour attirer l’investissement.

Au Québec, les taxes et impôts accaparent 39,7 pour cent de l’économie, selon les plus récentes données disponibles. Ce pourcentage est supérieur de six points à la moyenne du reste du pays.

Il recommande aussi l’adoption d’une loi semblable à celle de la Nouvelle-Écosse afin d’éliminer complètement les barrières commerciales avec les autres provinces canadiennes.

« Les impôts élevés, la lourdeur réglementaire et les entraves au commerce nuisent à la croissance des entreprises du Québec et à leurs objectifs de conquête de nouveaux marchés », affirme M. Giguère. « En s’attaquant à ces enjeux, plutôt qu’en sortant encore une fois le chéquier, le gouvernement aurait été en mesure de créer une économie plus forte et résiliente. »

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques dont les bureaux sont situés à Montréal, à Ottawa et à Calgary. Par ses publications, ses interventions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes en matière de politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.

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