Avec quelles batteries?
Ce n’est pas parce qu’on passe une loi que tout se règle.
Le gouvernement fédéral a récemment annoncé son intention d’obliger les constructeurs automobiles, à partir de 2025, à vendre au moins 20 pour cent de véhicules électriques, sans quoi ils s’exposeront à des amendes salées.
Les quotas de vente augmenteront jusqu’à atteindre 60 pour cent en 2030, et 100 pour cent en 2035.
Pourtant, ce n’est pas la clientèle qui manque. Quiconque a cherché à se procurer un véhicule électrique cette année vous le confirmera : les listes d’attente vont de quelques mois à quelques années.
Il ne fait aucun doute que si les constructeurs le pouvaient, ils répondraient à cette demande demain matin en rétablissant des délais de livraison plus raisonnables – leur profitabilité n’en serait que meilleure.
Le problème vient de leur chaîne d’approvisionnement. Notamment, de l’augmentation rapide de la demande en métaux rares et – tel que leur nom l’indique – de la rareté de ceux-ci sur le marché. Ces métaux, tels le lithium et le cobalt, sont des éléments essentiels dans la fabrication de batteries.
L’explosion de la demande ces dernières années a été telle que les producteurs peinent à y répondre, ce qui a causé une augmentation rapide des prix. Dans le cas du lithium par exemple, le prix a cru de plus de 700 pour cent au cours des deux dernières années, passant de moins de 10 $ US à presque 80 $ US par kilogramme aujourd’hui.
Si l’adoption des véhicules électriques est plus lente qu’Ottawa l’aurait souhaité, ce n’est donc pas une question de manque de volonté, mais plutôt une question de manque de matières premières.
Et ça, ce n’est pas un problème qu’on réglera à coups de quotas, d’amendes et de lois diverses.