A220: Québec tombe dans le sophisme du coût irrécupérable, selon l’IEDM
Montréal, le 23 juillet 2024 – Le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon fait erreur en réinjectant des centaines de millions de dollars dans le programme A220 d’Airbus, affirme l’Institut économique de Montréal en réaction à une annonce un peu plus tôt cet après-midi.
« Quoi que Québec fasse, l’argent de nos impôts qu’il a risqué dans le projet d’A220 est aujourd’hui de l’argent perdu, et ce n’est pas une nouvelle mise qui va changer cela », affirme Renaud Brossard, vice-président aux Communications à l’IEDM. « Le ministre Fitzgibbon nous fait aujourd’hui une excellente démonstration de ce qu’est le sophisme du coût irrécupérable. »
En économie, le sophisme du coût irrécupérable fait référence au réflexe de considérer les coûts déjà engrangés dans un projet, et donc irrécupérables, pour motiver l’injection de nouvel argent. Il est aussi connu sous le nom de « sophisme du Concorde ».
En début d’après-midi, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il réinjecterait 300 millions de dollars américains – soit environ 400 millions de dollars canadiens – dans le projet A220 d’Airbus.
Le gouvernement justifie cette nouvelle dépense en prétextant que cela lui permet de retarder la date de rachat de ses parts dans l’espoir de pouvoir récupérer l’investissement qu’il y a fait au fil des ans.
Il s’agit de la même justification utilisée lors d’une première réinjection de fonds de 380 millions de dollars en février 2022.
Cela suivait un placement initial de 1,2 milliard de dollars en 2015, alors que le projet était connu sous le nom de la CSeries de Bombardier.
Cela porte la mise totale du gouvernement du Québec dans le programme A220 d’Airbus à environ deux milliards de dollars depuis 2015.
« Avec cette nouvelle réinjection de fonds de Québec, l’argent mis en jeu pour sauver la mise s’approche dangereusement du montant initial », affirme M. Brossard. « À un moment donné, il faudrait que le gouvernement Legault réalise qu’il est en train de mettre du bon argent pour sauver une mise qu’il a déjà perdue. »
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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