Grève à la SAQ : le consommateur est encore menotté
Montréal, le 17 juillet 2018 – Les employés de la Société des alcools du Québec (SAQ) ont déclenché ce matin une grève d’une durée pour l’instant maximale de six jours. Ce débrayage relance une fois de plus le débat sur l’avenir de la société d’État.
Selon Patrick Déry, analyste en politiques publiques à l’IEDM, le consommateur se retrouve encore inutilement pénalisé par ce conflit de travail. « Il n’y a pas de logique à ce que le vin ou les spiritueux doivent transiter par une société d’État avant d’être vendus au consommateur », dit-il. « Même du point de vue du gouvernement, cela n’a aucun sens. Le gouvernement ne possède aucune station-service, et ça ne l’empêche pas de récolter des millions en taxes sur l’essence! »
« Une solution toute simple serait de laisser des petits commerçants importer et vendre du vin sans passer par le monopole de la SAQ. La même permission pourrait être accordée aux épiceries, dépanneurs et autres commerces qui désirent s’en prévaloir », poursuit M. Déry.
Un tel modèle engendrerait de la concurrence et permettrait d’offrir un plus grand choix au consommateur. « Dans un contexte de grève, on se rend compte très rapidement que cette absence de choix pour le consommateur est une aberration », note l’analyste.
En plus de limiter l’offre pour les consommateurs, le monopole de l’État sur l’importation et la vente de vin a aussi l’effet pervers de les rendre vulnérables, sans raison valable, aux aléas des négociations collectives. « Un employé qui entre à la SAQ gagne près de 20 $ l’heure. Bien des employés du secteur du détail rêveraient d’un tel salaire! »
Un sondage Léger commandé par l’IEDM en avril 2017 montre clairement que les Québécois sont prêts pour une libéralisation du marché de l’alcool. En effet, 71 % d’entre eux croient que des commerçants indépendants devraient pouvoir importer et vendre de l’alcool directement au consommateur, sans passer par la SAQ.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications et ses interventions, l’IEDM alimente le débat sur les politiques publiques au Québec et à travers le Canada en proposant des réformes fondées sur les principes de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.
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