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Communiqués de presse

Suspension de Trans Mountain : Ottawa doit mettre son poing sur la table

Montréal, le 9 avril 2018 – L’entreprise Kinder Morgan a annoncé qu’elle suspend les activités et investissements « non essentiels » de son projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain. Cela s’ajoute à une série d’abandons de projets d’infrastructure importants au pays et envoie encore une fois le mauvais message que le Canada est peu accueillant envers les investisseurs, souligne l’IEDM, qui presse Ottawa d’agir pour mettre fin à l’hémorragie.

« C’est une nouvelle très inquiétante surtout après la suspension, puis l’abandon du projet Énergie Est. Le gouvernement doit absolument corriger le tir, et ce, très rapidement. Parce que pour le moment, le message que les investisseurs reçoivent, c’est : ne venez pas faire des affaires chez nous », dit Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM. « De ce point de vue, un abandon du projet Trans Mountain serait catastrophique. »

Kinder Morgan a justifié sa décision en invoquant le climat politique et social hostile à Trans Mountain en Colombie-Britannique, où le gouvernement et certains groupes ont mis des bâtons dans les roues du projet.

Le projet Trans Mountain permettrait d’élargir les marchés d’exportation des ressources pétrolières canadiennes et de créer des milliers d’emplois. « L’Office national de l’énergie prévoit que la production de pétrole au pays augmentera significativement d’ici 2040. Mais si aucun nouveau pipeline n’est construit, comment le Canada va-t-il exporter sa production et répondre à la demande mondiale, qui elle, augmentera de 12 % d’ici là ? », demande Germain Belzile.

L’IEDM a montré en octobre dernier dans une publication que la chute des investissements pétroliers et gaziers et l’abandon de projets risquent de s’accentuer au Canada, en raison de l’érosion de notre compétitivité avec les États-Unis sur les plans réglementaire et fiscal. Les nouveaux obstacles réglementaires – dont les nouvelles règles pour évaluer les projets industriels, dévoilées par Ottawa en février – ajoutent beaucoup d’incertitude.

« Nous sommes de moins en moins concurrentiels. Depuis le début de 2017 seulement, quatre projets d’envergure d’une valeur totalisant 84 milliards $ ont été abandonnés », note M. Belzile.

Trans Mountain, un projet d’oléoduc de 7,4 milliards $ déjà approuvé par Ottawa, vise à tripler la capacité des canalisations existantes afin d’acheminer jusqu’à 900 000 barils de pétrole par jour depuis l’Alberta jusqu’au port de Burnaby, en Colombie-Britannique. Il s’agit d’investissements de plusieurs milliards de dollars sans aucun endettement et sans danger de dépassements de coûts pour les contribuables.

« Ottawa a laissé traîner les hostilités autour du projet, auquel il avait pourtant donné son aval. Il doit maintenant mettre son poing sur la table et s’assurer que le projet aille de l’avant. Au moment où l’incertitude entourant l’avenir de l’ALÉNA nuit déjà au climat d’affaires, le Canada ne peut se permettre de nuire à sa propre industrie gazière et pétrolière », ajoute Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.

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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM. Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org

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