Le plan de sauvegarde du caribou forestier pourrait coûter plus de 740 millions $ par année
Montréal, le 3 octobre 2017 – La tentative de sauvegarde de 79 caribous par année pourrait coûter 5675 emplois directs au Québec et plus de 741 millions $ en activité économique perdue, selon des estimations effectuées par l’IEDM et basées sur les recommandations du gouvernement fédéral. Ottawa avait donné aux provinces jusqu’au 5 octobre pour déposer leurs plans à cet égard.
« Si Québec met en œuvre intégralement toutes ces recommandations, la baisse des récoltes représenterait une perte de 72 emplois directs pour la sauvegarde, par ailleurs incertaine, d’un seul caribou », explique Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM. « Cela représenterait un coût total de 9,4 millions $ par caribou, sans garantie de résultat, pour l’ensemble des trois régions touchées par le Plan de rétablissement du caribou forestier, soit le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. »
Les mesures envisagées pour protéger l’habitat du caribou forestier auraient pour effet de réduire considérablement les volumes de bois disponibles pour la récolte, ce qui imposerait des coûts économiques importants aux régions qui dépendent grandement de l’activité forestière. Pour la seule région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, la diminution des volumes disponibles à la récolte serait d’environ 25 %. Cela représenterait une perte de 261 millions $ d’activité économique et de 1762 emplois directs, soit un coût de 11,3 millions $ pour chaque caribou potentiellement sauvegardé.
« Des mesures de conservation pour protéger la biodiversité sont certes nécessaires et plusieurs sont d’ailleurs déjà en place, mais elles doivent avoir des effets positifs concrets et des coûts qui ne sont pas disproportionnés par rapport aux objectifs. Or, ces deux critères ne semblent pas être respectés lorsqu’il est question du caribou forestier », ajoute Alexandre Moreau.
Si le plan de rétablissement ne ciblait que les forêts où la survie du caribou forestier est la plus probable, on pourrait limiter l’impact économique sur les communautés locales dépendantes de l’industrie forestière. Ainsi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le coût des mesures de sauvegarde passerait de 261 à 86 millions $.
Soulignons que le gouvernement du Québec fait preuve d’une grande transparence en rendant publiques plusieurs études d’impact qui nous permettent d’évaluer les coûts économiques du Plan de rétablissement, ce qui n’est pas le cas dans les autres provinces.
« Sachant que le gouvernement est bien conscient des coûts, et surtout de l’incertitude quant à l’évolution des populations de caribous, il est à souhaiter qu’il prenne une décision éclairée en tenant compte des grands principes du développement durable, ce qui comprend aussi la dimension économique », conclut M. Moreau.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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