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Communiqués de presse

Transferts en santé : Ottawa a plié, mais le problème est loin d’être réglé

Montréal, le 10 mars 2017 – Après plusieurs mois de bras de fer, le Québec, l’Ontario et l’Alberta viennent de conclure des ententes avec le gouvernement fédéral en matière de financement de la santé. Le fait qu’Ottawa décide de respecter l’autonomie du Québec est en soi une bonne nouvelle. Par contre, le problème de fond demeure.

« La santé est un domaine de compétence provinciale, et Ottawa n’a pas imposé ses priorités ni dicté la manière dont les fonds alloués doivent être dépensés », observe Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM. « Mais cette entente «asymétrique» ne fait rien pour régler le problème de fond. »

La première chose qu’Ottawa devrait faire pour améliorer les soins de santé est de se retirer de ce domaine de compétence provinciale. Les provinces pourront décider elles-mêmes des meilleures façons de fournir les services à leurs citoyens, ce qui évitera une crise chaque fois que ce genre d’entente doit être renégociée.

« Les provinces sont les mieux placées pour adopter les meilleures pratiques en santé en raison de leur proximité avec les citoyens », soutient M. Belzile. « Le fédéral devrait libérer l’espace fiscal, et les provinces pourront gérer les sommes comme bon leur semble. Une telle décentralisation permettrait de responsabiliser les décideurs politiques face à leurs électeurs. Ainsi, Québec ne pourra plus blâmer Ottawa pour ses insuccès, ce qui est le meilleur gage de changement. »

La taille du Transfert canadien en matière de santé a augmenté de 50 % en 10 ans, pour atteindre 35 milliards de dollars cette année. En d’autres mots, les montants versés par Ottawa ont augmenté plus vite que l’ensemble des dépenses en santé des provinces et territoires. Ce n’est pas l’injection de milliards de dollars qui améliorera l’accessibilité aux soins. Le système de santé a besoin d’être repensé.

« Avez-vous accès à un médecin plus rapidement, attendez-vous moins à l’urgence ? La réponse est non », plaide Jasmin Guénette, vice-président à l’IEDM. « On doit donner plus de latitude aux infirmières et aux pharmaciens, mettre en place des indicateurs de performance, réformer le financement des hôpitaux de sorte que l’argent suive enfin le patient, permettre au privé de fournir davantage de soins couverts par l’assurance maladie, et ainsi de suite. Mais tant qu’on n’adopte pas ce genre de mesures, on ne va qu’ajouter de l’argent dans un trou sans fond ».

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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, conseillère principale, Communications, Département des interventions liées à l’actualité, IEDM / Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org

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