Inégalités : En faisant la chasse aux riches, Oxfam oublie encore les pauvres
Montréal, le 18 janvier 2017 – Pour une quatrième année de suite, Oxfam dénonce la concentration de la richesse au sein du 1 % les plus fortunés de la planète. Le problème est que son rapport Une économie au service des 99 % est, encore une fois, aussi malhonnête qu’erroné.
En effet, l’affirmation du rapport selon laquelle « huit hommes possèdent autant que la moitié de la population mondiale » est basée sur des données justes, mais des calculs trompeurs.
Pour obtenir ces résultats, les auteurs du rapport soustraient les dettes des actifs, comme l’hypothèque contractée pour l’achat d’une maison. Cette mesure de la richesse n’est pas fiable et rend les résultats du rapport dénués de sens.
« Si on se fie à l’analyse d’Oxfam, un diplômé d’une grande université qui, comme plusieurs futurs “riches”, est endetté, est plus pauvre qu’un agriculteur qui n’a pas dette dans un pays défavorisé », note Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM, ajoutant que cette conception de la pauvreté et de la richesse est « complètement surréaliste ». Selon cette même analyse fautive, les États-Unis compteraient une plus grande part des personnes les plus pauvres que la Chine!
Pour faire partie du 1 % les plus riches au monde, un revenu net d’environ 42 000 $ serait suffisant (selon Care International). Au Québec, une personne ayant un revenu brut de 55 000 $ ferait donc partie de ce club sélect. « Même si la méthodologie utilisée par Oxfam était juste, on n’explique pas, par exemple, pourquoi il serait mal de gagner 55 000 $ par an, ni en quoi cela nuit aux plus démunis de la planète », observe M. Chassin.
Les recommandations de politique d’Oxfam se concentrent tellement sur les riches et l’accumulation de richesses qu’elle en oublie le sort des pauvres. Pourtant, le grand combat contre la pauvreté est largement en train d’être gagné. L’économie de marché entraîne une prospérité accrue dans les pays en développement, à un rythme sans précédent. En 2015, la Banque mondiale annonçait que le taux mondial de pauvreté allait passer sous le seuil des 10 % pour la première fois dans l’histoire de l’humanité.
« Si Oxfam se préoccupait réellement des pauvres, elle se féliciterait de la libéralisation des marchés et du capitalisme mondial, et dénoncerait les entraves à leur expansion dans les pays en développement. Elle a plutôt choisi d’en déprécier les bénéfices et d’encourager la convoitise, au lieu du bien-être économique. En faisant la chasse aux riches, Oxfam oublie une fois de plus les pauvres », conclut M. Chassin.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Karl-Javid Lalonde-Dhanji, Analyste et coordonnateur, Affaires courantes / Tél. : 514-824-8948 / courriel : klalonde@iedm.org