Choisir son hôpital comme on choisit son hôtel
Montréal, le 20 octobre 2016 – Tout comme le site « TripAdvisor » qui compare les avis des voyageurs, il existe en Allemagne ce qu’on appelle des rapports de qualité qui permettent de comparer les différents hôpitaux du pays.
En effet, dans une Note économique publiée aujourd’hui par l’IEDM, on apprend que le gouvernement allemand exige que tous les hôpitaux publient, tous les deux ans, des données sur la qualité des services qu’ils offrent et qu’ils les mettent à la disposition des patients.
« C’est une mesure très efficace qui permet au patient de pouvoir choisir l’hôpital le plus apte à lui fournir le traitement dont il a besoin », soutient Frederik Roeder, économiste allemand de la santé et auteur de l’étude. « En ayant la possibilité de recueillir des données pertinentes sur la qualité des soins des différents hôpitaux, les patients, et même les médecins référents, sont capables de choisir l’établissement de santé le plus approprié. »
Ces rapports de qualité offrent de l’information sur les types de traitements qu’un hôpital a prodigués durant une année donnée, le nombre de fois où il a prodigué chacun d’eux ainsi que son taux de complication et les infractions commises en matière de qualité.
« Avec cette base de données, le patient peut non seulement comparer l’expertise des différents hôpitaux mais savoir aussi si, dans la prestation des services, un hôpital se situe au-dessus, dans ou sous la moyenne par rapport à d’autres hôpitaux de sa région et de partout au pays », ajoute M. Roeder.
Par ailleurs, ce système d’indicateurs de performance encourage aussi les hôpitaux à rehausser leur niveau de qualité pour attirer plus de patients, puisque le financement suit le patient. Les hôpitaux vont également recevoir une rémunération fondée explicitement sur la qualité du traitement, ce qui crée une incitation additionnelle à améliorer leurs résultats puisque cela aura un impact direct sur leurs revenus.
« Les résultats sont très concluants », dit Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM et collaborateur de l’étude. « De 2013 à 2014 seulement, plus de 15 % des 416 indicateurs mesurés ont montré une nette amélioration, ce qui signifie des complications moins élevées pendant et après l’hospitalisation, un rétablissement plus rapide des patients et un moindre taux de mortalité. »
Dans sa réforme du système de santé, le gouvernement du Québec projette déjà de financer ses hôpitaux selon une formule à l’activité, en abandonnant les enveloppes budgétaires globales établies sur une base historique. Ce serait l’occasion idéale de s’inspirer aussi du modèle allemand pour ce qui est des rapports de qualité.
« Le Québec ferait un pas de géant en matière d’amélioration des soins de santé s’il implantait un système d’information sur la qualité des soins. Tout le monde en sortirait gagnant : patients, hôpitaux et médecins », conclut Youri Chassin.
La Note économique intitulée « Les rapports de qualité des hôpitaux allemands : un modèle pour le Québec », est signée par Frederik Roeder, économiste allemand de la santé et chercheur associé à l’IEDM, en collaboration avec Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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