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Textes d'opinion

Bixi : cessons de pédaler dans le beurre

On a appris récemment que la Ville de Montréal a perdu 19,3 millions $ dans la faillite de la Société de vélo en libre-service (SVLS), qui gérait BIXI. La Ville vient de rayer cette somme de ses livres, puisqu’elle estime qu’elle ne pourra jamais récupérer une partie du prêt de 37 millions consenti en 2011.

Bref, BIXI a fait perdre plus de 19 millions aux contribuables montréalais.

BIXI n’est pas un service public. Dans ce cas, est-ce vraiment à l’ensemble des contribuables de payer pour ça? La réponse est non, bien sûr. Ce genre de service devrait être rendu par une entreprise privée et payé entièrement par les consommateurs de ce service, suivant une logique d’utilisateur-payeur.

Bixi est un service qui, s’il apporte réellement une plus-value aux consommateurs, devrait pouvoir s’autofinancer sans l’aide des contribuables montréalais. Il ne faudrait d’ailleurs qu’une légère hausse des tarifs aux usagers pour que l’entreprise soit rentable.

Avec tous les services que la Ville doit rendre à la population, la logique nous dit que la Société de vélo en libre-service devrait être privée à 100 % et ne recevoir aucune subvention. Gardons en tête que lorsque la Ville de Montréal décide de subventionner BIXI, il s’agit d’autant de fonds qui ne sont plus disponibles pour d’autres services comme les infrastructures, les piscines publiques ou les bibliothèques.

D’ailleurs, les déboires de BIXI ne datent pas d’hier. L’entreprise est en difficulté financière depuis ses tout débuts. En 2011, la Ville avait déjà approuvé un « plan de sauvetage » de 108 millions $ pour le programme, qui incluait le prêt mentionné plus haut et 71 millions $ en garanties de prêt pour aider à exporter et développer BIXI à l’étranger. En 2013, le Vérificateur général de la Ville émettait quant à lui de sérieux doutes sur la capacité de BIXI à continuer à opérer à Montréal.

Le pire, c’est que BIXI n’est même pas une initiative que l’on pourrait qualifier d’environnementale, malgré les apparences et les beaux discours. Dans ce dossier, les politiciens et environnementalistes se couvrent de belles intentions « vertes » sur le bras de contribuables montréalais, alors qu’il n’y a presque aucun gain réel sur le plan environnemental.

En effet, une étude de l’université McGill en 2010 concluait que l’on avait « grandement exagéré » l'impact positif du BIXI sur l'environnement. Selon l'étude, 86 % des déplacements en BIXI avaient remplacé des déplacements à pied, en vélo personnel ou en transports en commun. Ouch!

Des initiatives comme Communauto, une entreprise privée rentable et utile pour décongestionner les rues, ou même Uber, en font probablement beaucoup plus pour l’environnement que BIXI.

Cessons de financer un service comme BIXI, qui perd de l’argent et dont l’utilité est douteuse. Si certaines personnes veulent préserver BIXI, qu’elles en défraient les coûts pleinement de leurs propres poches au lieu de s’en remettre à l’ensemble des contribuables. La chaîne des BIXI ne cesse de débarquer et les contribuables sont tannés de pédaler dans le beurre.

Jasmin Guénette est vice-président de l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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