Bonification du Régime de pensions du Canada : un cadeau empoisonné pour les contribuables?
Montréal, le 21 juin 2016 – Alors que la plupart des ministres des Finances des provinces ont accepté d'aller de l'avant avec une bonification graduelle du Régime de pensions du Canada (RPC), à l’exception du Québec et du Manitoba, l'IEDM estime qu'il est important de rappeler que de tels changements auront un coût important pour les travailleurs.
En effet, une révision du RPC se traduira par une augmentation des contributions déduites à la source, tant celles des travailleurs que des employeurs, ce qui entraînera une diminution du revenu disponible pour les Canadiens.
« Non seulement les ménages de la classe moyenne verront leur revenu disponible diminuer durant leur vie active, mais on doit s’attendre à ce qu’ils diminuent en conséquence leur épargne volontaire, par exemple dans les REER », soutient Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM. Ceux qui ont de la difficulté à épargner ou qui arrivent à peine à boucler leur fins de mois seront dans une situation encore plus précaire.
L’idée de vouloir bonifier le RPC vient de la croyance selon laquelle les Canadiens n’épargnent pas assez pour maintenir leur niveau de vie à la retraite. Or, ce constat est complètement faux.
- Le niveau de vie des ménages les plus pauvres est bien protégé à la retraite. Les Canadiens ayant moins de probabilité de maintenir leur niveau de vie après 65 ans se retrouveraient surtout parmi la classe moyenne aisée et les mieux nantis qui ont déjà les moyens d’épargner par eux-mêmes;
- Les ménages considèrent leurs maisons comme une partie de leur épargne pour la retraite. Au Canada, cet actif non financier représente plus de 1 800 milliards de dollars, ce qui est bien plus élevé que la somme totale des REER et des CELI.
- Le Canada s’illustre toujours parmi les pays industrialisés par un taux de pauvreté chez ses aînés plus faible que la moyenne;
- Le taux de pauvreté chez les aînés est aussi plus faible que dans l’ensemble de la population du canadienne;
« Pourquoi vouloir à tout prix réviser le RPC alors que celui-ci remplit déjà bien l’objectif de réduire la pauvreté chez les aînés? », demande Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM. « Plutôt que de rendre l’épargne obligatoire pour tous les travailleurs, le gouvernement fédéral devrait apporter des changements ciblés à ceux qui en ont réellement besoin. Il pourrait aussi encourager les Canadiens à travailler plus longtemps en indexant l’âge de la retraite. »
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, conseillère principale, communications et développement IEDM / Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org