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Textes d'opinion

Vous voulez vous sentir riche? Consultez ce catalogue Radio Shack de 1981

On a parfois l'impression que tout coûte plus cher, notamment quand on se rend au supermarché ou à la station-service. Mais en réalité, plusieurs biens coûtent moins cher, tout en étant de bien meilleure qualité qu'auparavant.

On le constate aisément lorsqu'on consulte un catalogue Radio Shack de l'année 1981. Parcourez-le, vous verrez qu'on y trouve une multitude de biens – notamment des appareils électroniques – qui coûtaient les yeux de la tête, surtout en tenant compte des salaires de l’époque, beaucoup moins élevés qu’aujourd’hui.

Pourquoi en est-il ainsi? Cette baisse du coût de la vie en termes réels résulte en grande partie de la concurrence et de la recherche de profit qui caractérisent le système capitaliste. Quand les entreprises peuvent transiger librement, la concurrence entre elles les force à innover et devenir plus efficaces pour survivre et se tailler une place dans le marché. Au profit du consommateur, mais aussi des travailleurs qui deviennent plus productifs grâce aux avancées technologiques, et qui voient leur pouvoir d’achat réel augmenter.

Plus fondamentalement, c'est le résultat du processus souvent incompris mais pourtant capital de la création de richesse.

Lors d'une chronique précédente traitant de la série de documentaires Les grands moyens, à Télé-Québec,  j'expliquais qu'un entrepreneur « contribue, d’abord et avant tout, à un ''processus de découverte'' où il identifie les besoins des gens et, surtout, les meilleurs moyens afin de combler ces besoins en utilisant des ressources disponibles. Dans le cadre de ce processus, le ''marché'' (c’est-à-dire l’interaction libre des producteurs et des consommateurs) l’informe, par le biais du mécanisme des prix et des profits, s’il fait fausse route ou non. »

L’entrepreneur qui réussit s’engage généralement dans ce processus de façon visionnaire. Il fait ce qu’il fait avant les autres et/ou mieux que les autres. C'est ce que font les Steve Jobs de ce monde. Ils « créent » de la richesse en procurant aux consommateurs un bien ou un service dont ils ont besoin, en innovant sans cesse pour l'améliorer et le produire à meilleur coût. Dans certains cas, il peut s'agir d'une nouveauté sur le marché (par exemple, un téléphone cellulaire dans les années 1980) ou encore constituer une manière plus efficace de produire un bien ou service déjà disponible (par exemple, l’automatisation de la production des pâtisseries chez J.A. Vachon et Fils en Beauce dès les années 1920 et 1930).

Et c'est justement ce processus – au fur et à mesure que les entrepreneurs produisent de nouveaux biens et services, toujours plus efficacement et à moindres coûts – qui a pour résultat de hausser le niveau de vie de la population. Et qui fait que lorsque l'on consulte un catalogue de 1981, on se rend compte que l'on est aujourd’hui beaucoup plus riche que l'on pensait…

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

Lire le billet sur le site du Journal de Montréal

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