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Textes d'opinion

Le Québec a les moyens de s’enrichir

Avec la dégringolade du prix du pétrole, certaines provinces canadiennes traversent une période difficile. Et les impacts vont se faire sentir également ici au Québec.

Un article soulignait récemment que la baisse du prix du pétrole engendre des pertes de revenus de 50 G$ au Canada, ce qui équivaut à un manque à gagner de 1500 $ par citoyen. Une situation qui devrait nous préoccuper au Québec, puisque nous touchons environ 9 milliards $ en transferts de péréquation.

Si la situation perdure, les provinces de l'Ouest ne pourront verser autant qu’en ce moment en transferts de péréquation, et les recettes du gouvernement fédéral vont inévitablement décliner. Ceci dans un contexte où l’état de nos finances publiques est somme toute fragile.

Bref, j’espère que ceux qui veulent nous « débarrasser du pétrole » ont réfléchi aux conséquences sur les finances publiques et l’ensemble des services aux citoyens. En fait, c’est tout le contraire dont nous avons besoin. Un jour le prix du baril de pétrole va remonter, et le Québec devrait se positionner dès maintenant pour devenir un producteur lui-même, au lieu d’importer la totalité de son pétrole comme il le fait en ce moment.

Car au-delà du débat sur l’acheminement du pétrole par pipeline qui fait rage en ce moment, et celui sur le développement de nos propres ressources pétrolières, une  réalité fondamentale demeure : les Québécois sont relativement pauvres par rapport aux citoyens des autres provinces, et il faudra un jour ou l’autre miser sur l’abondance de nos ressources naturelles – y compris pétrolières et gazières – pour remédier à la situation.

Comme le résume bien très bien le journaliste René Vézina, il va falloir un jour plonger :

« Le Québec ne peut pas bloquer systématiquement les projets qu’on lui présente en invoquant une part de risque. Le risque zéro n’existe pas. Ou bien, pour être conséquent, il va falloir consentir à une réduction des paiements de transfert. C’est la vieille histoire du beurre et de l’argent du beurre. On ne peut pas avoir les deux. Il faut choisir. »

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

Lire le billet sur le site du Journal de Montréal

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