Fardeau fiscal des Québécois : le point de rupture est atteint
Montréal, le mardi 14 avril 2015 – Les taxes et impôts au Québec ont atteint un niveau tellement élevé qu’ils minent la croissance économique et diminuent le revenu disponible des Québécois, selon un Point sur le fardeau fiscal des Québécois publié aujourd’hui par l’IEDM.
En 2013, pour la première fois en 17 ans, le revenu disponible – soit la part du revenu que l’on peut consacrer à la consommation ou à l’épargne après les transferts – a diminué au Québec, quand on tient compte de l’inflation. Les revenus du marché stagnent, pendant que les impôts et cotisations de toute sorte augmentent, explique Youri Chassin, coauteur du Point.
Comme la lourdeur du fardeau fiscal réduit les incitations à travailler tout en décourageant l’investissement privé, la croissance économique s’en trouve affectée. En effet, si le Québec avait suivi la même tendance que la moyenne canadienne entre 2003 et 2013, la province aurait aujourd’hui un PIB plus élevé de 32 milliards de dollars. Quant au revenu disponible, s’il avait augmenté au même rythme que la moyenne canadienne, chaque Québécois disposerait de quelque 1680 $ de plus aujourd’hui.
Dans ce contexte, réduire le fardeau fiscal des Québécois est un objectif souhaitable, souligne le coauteur. « Contrôler les dépenses et dégager d’éventuels surplus permettra de diminuer le fardeau fiscal des contribuables québécois et contribuera à la relance économique. »
La croissance du revenu disponible au Québec a en effet été la deuxième plus faible au Canada entre 2003 et 2013, alors même que les montants versés par les contribuables aux deux paliers de gouvernement ont été parmi les plus élevés en proportion du revenu disponible.
« Lorsqu’on regarde les provinces où la croissance du revenu disponible est plus élevée, on constate non seulement que les particuliers de ces provinces sont moins taxés, mais qu’ils sont aussi de moins en moins dépendants des transferts gouvernementaux. Malheureusement, le Québec a recours à l’impôt et aux cotisations dans des proportions beaucoup plus élevées que la moyenne canadienne et son ratio de dépendance augmente », explique Youri Chassin.
« Les multiples hausses de taxes et de tarifs des dernières années, ce qu’on pourrait appeler “l’austérité par les taxes”, vont certainement nuire à l’économie québécoise au lieu de l’aider, dit Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM. Il est temps de réaliser que l’État a un problème de contrôle de dépenses, et non de revenus, et de sortir de ce cercle vicieux. »
Le Point sur le fardeau fiscal et le revenu disponible des Québécois est signé par Youri Chassin avec la collaboration d’Alexandre Moreau, respectivement économiste et directeur de la recherche et analyste en politiques publiques à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, Directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org