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Communiqués de presse

À peine 12 % des Canadiens prêts à faire les sacrifices nécessaires pour se « libérer du pétrole »

Montréal, le 11 décembre 2014 – À la conférence de Lima sur le climat, qui tire à sa fin, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté le Canada à être porteur de plus grandes ambitions et à être plus visionnaire pour l'avenir de la planète. Or, un sondage Léger exclusif commandé par l’Institut de Montréal montre que la grande majorité des Canadiens ne sont pas prêts à assumer les coûts additionnels de telles ambitions.

Plusieurs groupes écologistes et acteurs politiques souhaitent que le Canada et le Québec réduisent leur consommation de pétrole afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais le coût des mesures proposées est rarement discuté.

C’est ce vide que tente de combler un Cahier de recherche publié aujourd’hui par l’IEDM. Les auteurs ont ainsi mesuré les coûts des propositions de deux groupes écologistes, Équiterre et Vivre en ville, pour « libérer le Québec du pétrole ». D’après leur évaluation, les mesures identifiées par ces deux groupes coûteraient 6,4 milliards de dollars par année, soit l’équivalent de 1875 dollars par ménage. Un exercice similaire pourrait être fait dans d’autres provinces.

Tant au Québec que dans le reste du Canada, à peine 12 % des répondants seraient prêts à faire face à une dépense supplémentaire de plus de 1500 $ par année pour lutter contre les changements climatiques. En termes de bilan environnemental pour le Québec, malgré l’ampleur des sommes en jeu, la consommation totale de pétrole serait au mieux réduite de 20 % et les émissions de GES diminueraient de seulement 12 %.

Une mesure plus efficace pour engendrer la diminution radicale souhaitée dans la consommation d’essence est celle de doubler le prix de l’essence. Toutefois, cette mesure fait aussi face à une grande opposition puisque ce sont seulement 7 % des Québécois et 8 % des résidants du reste du Canada qui accepteraient cette hausse. Ces chiffres sont d’autant plus frappants lorsqu’on constate que 77 % des Canadiens déclarent que l’enjeu des changements climatiques est important pour eux.

« Il est souhaitable de réduire notre consommation de pétrole et la pollution qu’elle génère, mais les mesures actuellement proposées viendraient modifier profondément nos habitudes de vie. Dans toute décision, il faut considérer tant les coûts que les avantages », soutient Germain Belzile, l’un des auteurs du Cahier de recherche.

En lien avec cette analyse, le sondage Léger commandé par l’IEDM montre que si les changements climatiques sont importants pour les trois quarts des Canadiens, seulement 25 % seraient prêts à payer davantage pour atteindre cet objectif. Ce résultat va dans le sens d’un sondage récent de la Fondation David Suzuki en collaboration avec Environics.

Le Cahier réfute également l’argument selon lequel les coûts importants d’une transition énergétique accélérée seraient compensés par des retombées économiques et la création d’emplois subventionnés dans le secteur des nouvelles technologies vertes.

« Quelles que soient les mesures adoptées et la répartition de la facture, ce sont ultimement les citoyens qui l’assumeront », rappelle Youri Chassin, co-auteur du Cahier de recherche. « Les décideurs devraient garder à l’esprit l’importance de prendre des engagements réalistes et économiquement viables s’ils ne veulent pas répéter l’échec de Kyoto ».

Le Cahier de recherche intitulé « Peut-on se débarrasser du pétrole? Les coûts d’une transition énergétique accélérée » est signé par Youri Chassin et Germain Belzile avec la collaboration d’Alexandre Moreau, respectivement économiste et directeur de la recherche, chercheur associé et analyste en politiques publiques à l’Institut économique de Montréal. Cette publication est disponible sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org

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