Selon l’IEDM, subventionner les voitures électriques coûterait 137 fois trop cher
Montréal, le 27 novembre 2014 – L’augmentation rapide du nombre de voitures électriques à travers le monde est en grande partie attribuable aux généreuses subventions gouvernementales, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement du Québec a lui aussi adopté un ambitieux plan d’action qui avait initialement pour objectif de faire passer le nombre de véhicules électriques sur les routes à 300 000 en 2020. Le gouvernement de l’Ontario a mis en place des incitations similaires.
Les bienfaits environnementaux de tels programmes justifient-ils les coûts? Dans une Note économique publiée aujourd’hui, l’IEDM analyse l’efficacité des programmes mis en place au Québec et en Norvège, cette dernière étant considérée comme la championne de l’électrification des transports.
Le gouvernement norvégien a déployé les grands moyens pour inciter la population à adopter les véhicules électriques. Le résultat est peu probant, puisqu’il se traduit par un coût de 6925 $ par tonne de GES évitée alors que le prix en Europe pour les quotas d’émission est d’environ 7,84 $ la tonne. « En subventionnant les voitures électriques, le coût pour éviter la production d’une tonne de GES est donc 883 fois supérieur au prix observé sur le marché du carbone pour une même tonne », explique Youri Chassin, auteur de la publication.
En adoptant la même stratégie au Québec, selon les calculs de l’auteur, ce coût serait plus bas qu’en Norvège mais tout de même très élevé à 1560 $ par tonne de GES évitée. Par comparaison, le prix d’un quota d’émission sur la bourse du carbone de la Western Climate Initiative, dont le Québec fait partie, est de 11,39 $ la tonne. Au lieu de dépenser 12,1 milliards de dollars dans cette stratégie, le gouvernement du Québec pourrait donc atteindre le même objectif environnemental en achetant des quotas d’émission pour environ 88 millions de dollars, soit 137 fois moins.
« Les bienfaits environnementaux relativement modestes, correspondant à environ 1 % des émissions québécoises de GES, ne justifient pas un tel programme. Au moment où la commission Robillard propose de réviser de nombreux programmes inefficaces, il serait utile de se questionner sur la pertinence de poursuivre celui-ci », conclut Youri Chassin.
La Note économique intitulée « Doit-on subventionner l’achat de voitures électriques » est signée par Youri Chassin en collaboration avec Guillaume Tremblay, respectivement économiste et directeur de la recherche et chercheur associé à l’Institut économique de Montréal. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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