Deuxième épisode avec Pierre Desrochers
Pierre Desrochers est professeur agrégé en géographie à l’Université de Toronto Mississauga. Ses champs d’intérêt comprennent le développement économique, l’innovation technologique, l’entrepreneuriat et le commerce international. Il est coauteur de The Locavore’s Dilemma: In Praise of the 10,000-Mile Diet.
Résumé
Certains pensent qu’au fil des ans, l’exploitation des hydrocarbures a mené au saccage progressif de l’environnement naturel. En fait, c’est le contraire qui est vrai, soutient le professeur anticonformiste Pierre Desrochers durant cette entrevue qui déboulonne plus d’un mythe. « Greenpeace n’aurait plus eu de baleines à sauver dans les années 1970, insiste-t-il, n’eut été de l’industrie pétrolière dans la seconde moitié du 19e siècle. » Un tel propos peut sembler contre-intuitif… jusqu’à ce qu’on se rappelle que l’huile de baleine était le principal type d’huile utilisée pour l’éclairage dans les régions rurales avant qu’on ne la remplace par le kérosène.
Autre exemple, celui des forêts qui ont connu une formidable remontée dans la plupart des régions du monde grâce en partie aux produits pétroliers, les engrais notamment, qui nous ont permis de produire beaucoup plus d’aliments par acre et ont ainsi réduit notre besoin de raser des zones forestières. Quant aux grandes villes et à leur circulation automobile, nous oublions le terrible problème de pollution qu’ont déjà représenté les chevaux. En pavant nos routes avec de l’asphalte, un autre produit pétrolier, nous avons aussi aidé l’environnement en réduisant la pollution causée par les poussières et les particules dangereuses.
D’autres améliorations surviennent sans cesse. Citons l’exemple de la fracturation hydraulique qui, malgré toute la mauvaise publicité dont on l’entoure, a aidé les États-Unis à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre plus rapidement que l’Europe ces dernières années. Ils y sont parvenus parce que la fracturation leur permet d’utiliser le gaz naturel au lieu du charbon, lequel émet plus de gaz à effet de serre par unité d’énergie.
« De toute évidence, les êtres humains auront toujours un impact sur la nature, explique le professeur Desrochers, de sorte que la question n’est pas de savoir s’il y a impact ou non, [mais de] minimiser notre impact tout en améliorant nos niveaux de vie. » Un flot régulier d’innovations technologiques a aidé à améliorer ce niveau de vie en augmentant continuellement nos réserves accessibles d’hydrocarbures – en même temps qu’il ménage notre milieu naturel.
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