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Textes d'opinion

Réviser le rôle de l’État : Les solutions nécessaires (partie III)

Pour ramener les finances publiques à l’équilibre de façon durable, il faut aller au-delà de ce que recommandent dans leur rapport Luc Godbout et Claude Montmarquette. Pour cela, nous devrons emprunter un nouveau chemin qui n’a pas été parcouru jusqu’ici, mais qui est le seul pouvant nous mener vers un Québec plus prospère.

Les solutions nécessaires et incontournables

Les réformes nécessaires doivent passent par une révision complète du rôle de l’État, par une ouverture accrue envers les solutions de marché , la liberté de choix et la responsabilisation individuelle. Les demi-mesures ne feront que ralentir notre processus d’appauvrissement collectif.

Il faut d’abord et avant tout choisir les priorités de l’État. Nos élus doivent recentrer l’État sur ses missions fondamentales. Il faut définir des objectifs clairs et limités, et mesurer le succès ou non de l’atteinte de ces objectifs en rendant imputables les employés et gestionnaires. Cela signifie, oui, éliminer des programmes complets. Également, ouvrir une partie du secteur de la santé et de l’éducation, par exemple, à la concurrence et aux entrepreneurs privés.

L’assainissement des finances publiques passe aussi par la modernisation des relations de travail dans la fonction publique. Près de 60 % des dépenses de programmes du gouvernement servent à payer des salaires aux employés. Il est impossible d’envisager sérieusement une réduction significative des dépenses de l’État québécois sans s’attaquer à la masse salariale. Or le manque de flexibilité actuel, qui tire sa source des conventions collectives et des règles syndicales, fait en sorte que le gouvernement attend à la retraite pour réduire mécaniquement la taille de la fonction publique, plutôt que d’éliminer des postes parmi les employés moins productifs ou compétents au cours de leur carrière.

On devrait, à terme, être capable d’imaginer un État québécois où les employés reçoivent de bonnes augmentations et sont bien payés — où les hausses futures de la rémunération des employés de l’État sont conditionnelles à l’obtention de gains de productivité et à une réduction générale des coûts de fonctionnement du gouvernement —, mais où il y a par ailleurs beaucoup MOINS d’employés de l’État.

Il n’est pas normal qu’une famille de classe moyenne paie près de la moitié de ses revenus en impôts et taxes de toutes sortes au gouvernement, et que celui-ci soit toujours incapable de boucler son budget et continue de s’endetter à un rythme alarmant. C’est un signe que l’État est devenu beaucoup trop gros, coûteux, et qu’il s’est éloigné depuis longtemps de ses priorités.

Mais pour le ramener vers l’essentiel, les Québécois doivent changer leur mentalité concernant le rôle de l’État. L’État, ultimement, doit faire moins de choses. Et ce qu’il doit faire, il doit le faire de façon plus efficace.

Soulignons enfin que l’on aurait pu entreprendre ce virage il y a 10 ou 15 ans (alors que l’IEDM proposait déjà plusieurs de ces solutions). Elles auraient été moins douloureuses à l’époque qu’elles risquent de l’être aujourd’hui.

Youri Chassin est économiste à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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