Forcer l’épargne retraite : il n’est pas nécessaire de réduire le revenu disponible des Canadiens
Le jeudi 27 février 2014 – Au Canada, l'équilibre actuel entre l'épargne obligatoire et l'épargne privée permet d'atteindre efficacement un objectif clair, soit de diminuer la pauvreté chez les retraités. Le Canada s’illustre parmi les pays industrialisés par un taux de pauvreté chez ses aînés plus faible que la moyenne et que pour la population du Canada dans son ensemble.
Pourtant, des syndicats et des gouvernements provinciaux comme ceux de l’Ontario et de l’Île-du-Prince-Édouard proposent d’élargir les régimes publics partout au Canada, soit le Régime de pension du Canada (RPC) et le Régime des rentes du Québec (RRQ). Or, ces réformes ne sont pas nécessaires et imposeraient une nouvelle taxe sur la masse salariale, selon une nouvelle Note économique publiée aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal.
« Ces propositions de réformes surévaluent les avantages des régimes publics et sous-estiment les avantages de l’épargne privée », affirme Youri Chassin, auteur de l’étude. « Les régimes publics engendrent des iniquités, avec des gagnants et des perdants, alors que l’épargne privée nous appartient en propre. On peut même la léguer en héritage si on ne l’utilise pas ».
Les appels à un élargissement des régimes existants se basent sur un constat d’épargne insuffisante des ménages pour maintenir leur niveau de vie à la retraite. Mais les études qui appuient ce constat comportent deux faiblesses méthodologiques importantes puisqu’elles ne prennent pas en compte la valeur des maisons et qu’elles considèrent l’âge de la retraite à 65 ans comme une donnée fixe. Dans les faits, les Canadiens sont donc mieux préparés à la retraite qu’il n’y paraît.
« Les propositions d’élargissements misent toutes sur l’imposition par le gouvernement de programmes d’épargne obligatoire. Bien que ce "cadeau" puisse être tentant, le prix à payer est de réduire le revenu disponible des familles canadiennes durant leur vie active », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’Institut économique de Montréal.
La Note économique intitulée « Doit-on élargir les régimes publics de retraite? » est signée par Youri Chassin, économiste à l’Institut économique de Montréal. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, Directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org