43 % du pétrole sert de carburant pour les voitures. Qu’en est-il du reste?
Montréal, le jeudi 29 août 2013 – Faire le plein à la station d'essence est bien sûr l'usage le plus connu du pétrole, mais c'est loin d'être le seul. En fait, les dérivés des hydrocarbures se retrouvent partout et façonnent notre vie quotidienne, en plus d'alimenter tout un secteur d'activité autour des raffineries.
« Une personne qui souhaite s'affranchir du pétrole doit dire adieu aux téléphones, aux stylos à bille, aux vêtements en fibres synthétiques comme le polar, aux lunettes, au dentifrice, à tous types de pneus et à des milliers d'autres produits fabriqués à partir de plastique, un dérivé du pétrole. Certains de ces produits sont même conçus, à Montréal, comme les bouteilles d'eau Eska », illustre Jean-François Minardi, analyste en politiques publiques et auteur d'une Note économique de l'IEDM publiée aujourd'hui.
Au fil des ans, il s'est développé autour des raffineries de Montréal un secteur pétrochimique qui fournit des emplois de qualité à 3600 travailleurs. Un des éléments de cette industrie est unique en Amérique du Nord : la chaîne du polyester. Celle-ci regroupe la raffinerie Suncor et trois entreprises qui, à tour de rôle, transforment les hydrocarbures en différents composés chimiques pour produire un plastique de type polyester, employé notamment dans la fabrication de bouteilles de plastique recyclable, d'emballages alimentaires et de tapis.
« Cet écosystème économique, où les produits et même les résidus de l'un deviennent la matière première de l'autre, dépend pour beaucoup d'un approvisionnement stable en hydrocarbures bon marché. C'est exactement ce qu'offrent les provinces de l'Ouest. La question n'est donc pas de savoir si ce pétrole sera acheminé au Québec, mais bien comment il le sera. Par un réseau de pipelines, pour la plupart déjà existants, ou par trains, une option plus risquée », estime M. Minardi.
Ayant une capacité de raffinage de 130 000 et de 265 000 barils par jour respectivement, Suncor et Valero à Québec (anciennement Ultramar) sont de petits joueurs à l'échelle mondiale. Ils doivent composer avec la concurrence de super-raffineries, comme celle de Jamnagar en Inde dont la production journalière dépasse le million de barils de pétrole.
La Note économique intitulée Les avantages économiques des projets d'oléoducs vers l'est du Canada est signée par Jean-François Minardi, analyste en politiques publiques à l'IEDM, et est disponible sur notre site. Bien que diffusée aujourd'hui, cette publication a été rédigée en juin, soit avant la tragédie de Lac-Mégantic survenue le 6 juillet 2013.
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L'Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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