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Communiqués de presse

Un prix unique réduirait la vente de livres québécois de 17 %

Montréal, le jeudi 7 février 2013 – Loin de contribuer à la vitalité de la culture québécoise, l’instauration d’un prix unique du livre, telle que proposée par le lobby Nos livres à juste prix, en ferait à terme baisser les ventes totales de 14 %. Les ouvrages québécois seraient même plus vulnérables avec une baisse de 17 %. C’est la première fois que ces chiffres sont disponibles pour le Québec et le détail des calculs se trouve dans une Note de l’IEDM publiée aujourd’hui.

Contrairement aux prétentions de Nos livres à juste prix, la mise en place d’un prix unique réduit la diversité des titres disponibles. En effet, depuis l’abolition du prix unique en Angleterre, les éditeurs de ce pays ont publié un nombre croissant de titres alors qu’en Allemagne, où le prix unique est toujours en vigueur, le nombre de nouveaux titres est demeuré constant. La diversité des ouvrages est par conséquent mieux servie lorsque les prix ne sont pas soumis à un tel contrôle.

« L’industrie cite abondamment l’exemple français où le prix des livres aurait augmenté moins vite qu’en Angleterre, un pays où la concurrence est encouragée. Ce raisonnement souffre d’une lacune importante, car il se base sur une moyenne non pondérée. Il est normal dans un marché aussi florissant que celui de l’Angleterre et d’où émergent autant de nouveautés littéraires qu’il y ait une proportion de livres très spécialisés qui se vendent à fort prix. C’est justement la diversité de l’offre de livres qui vient doper la moyenne des prix », explique Vincent Geloso, coauteur de la Note économique.

Une loi qui interdirait d’offrir des rabais aux lecteurs aurait pour résultat direct d’augmenter le prix des livres les plus populaires. Certes, éliminer la concurrence en fixant les prix permettrait peut-être à l’industrie du livre d’augmenter ses profits et de sauver certaines librairies. « Toutefois, que se passera-t-il avec les lecteurs québécois qui devront payer une facture plus salée pour leurs livres? Il y a fort à parier que certains se tourneront vers les livres électroniques et l’achat de bouquins sur Internet. D’autres vont probablement diminuer leurs achats de livres », poursuit son collègue Youri Chassin.

« Drapés de nobles intentions pour la culture, le monde du livre demande carrément la création d’un cartel, c’est-à-dire la possibilité de s’entendre pour fixer les prix. Rappelons qu’un cartel similaire a été aboli par le Bureau de la concurrence du Canada en 1951 », explique M. Chassin.

La Note économique intitulée Les conséquences d’un prix unique du livre est cosignée par Vincent Geloso, candidat au doctorat en histoire économique à la London School of Economics et économiste à l’IEDM et Youri Chassin, économiste à l’IEDM. La publication complète et l’annexe des calculs sont disponibles sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Ariane Gauthier, coordonnatrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514 273-0969 p. 2231 / Cell. : 514 603-8746 / Courriel : agauthier@iedm.org

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