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Communiqués de presse

Fin de la sécurité d’emploi dans le secteur public suédois

Le mercredi 12 décembre 2012 – Les Québécois sont toujours les plus taxés en Amérique du Nord, mais en ont-ils pour leur argent?

« Il y a place à beaucoup d’amélioration pour rendre l’appareil de l’État plus efficace, notamment en réformant l’organisation du travail », répond Yanick Labrie, auteur d’une nouvelle publication de l’Institut économique de Montréal (IEDM). Il souligne qu’il s’est opéré en Suède une petite révolution du régime d’emploi du secteur public. Fin de la sécurité d’emploi et du critère d’ancienneté. Décentralisation des pouvoirs vers les autorités locales. Voilà, des idées qui pourraient sans doute servir d’inspiration au Québec pour offrir de meilleurs services à la population.

En Suède, la rémunération de 90 % des employés de l’État est maintenant établie individuellement selon le rendement et le mérite. Elle peut aussi différer d’une région à l’autre. En effet, les salaires tendent à être plus élevés là où il y a des pénuries, comme dans la région de Stockholm où les infirmières pédiatriques gagnent 13 % de plus que dans la région de Jönköping.

En plus de régler certains problèmes chroniques comme la pénurie d’infirmières, ces réformes ont contribué à classer la Suède parmi les pays les moins corrompus au monde. « Des chercheurs du Quality of Government Institute, réputé mondialement pour ses travaux sur les structures bureaucratiques, se basent sur une étude menée dans 52 pays pour affirmer que la garantie d’emploi à vie ne joue pas un rôle de rempart contre la corruption, contrairement à ce que prétendent les leaders syndicaux québécois. C’est plutôt l’aspect méritocratique du régime d’emploi, beaucoup plus prédominant en Suède qu’au Québec, qui est le facteur le plus susceptible d’avoir une influence. Il existe des règles strictes en matière d’embauche et de promotion qui gardent la fonction publique à l’abri de l’ingérence politique », explique M. Labrie.

Les avantages sur le plan des conditions salariales et de l’autonomie professionnelle que les employés ont pu tirer de la rémunération différenciée et liée au rendement ont été tels que les syndicats n’ont eu d’autre choix que de les reconnaître. Fait intéressant, la transition vers une organisation du travail plus flexible s’est faite sans provoquer de crise sociale et très peu souhaiteraient revenir à l’ancien régime, qu’il s’agisse des syndicats, des travailleurs ou des représentants de l’État.

« Ceux qui, au Québec, disent admirer le ‘‘modèle suédois’’ devraient prendre acte des importantes réformes qui ont eu lieu depuis deux décennies dans ce pays. Bref, ils devraient s’inspirer du modèle suédois d’aujourd’hui et non d’une vision dépassée de ce qu’il a peut-être été dans les années 1970 », ajoute pour sa part Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l’IEDM.

La Note économique intitulée L’organisation du travail dans le secteur public : l’exemple de la Suède et préparée par Yanick Labrie, économiste à l’IEDM, peut être consultée sans frais sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Ariane Gauthier, coordonnatrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514 273-0969 p. 2231 / Cell. : 514 603-8746 / Courriel : agauthier@iedm.org

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