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Communiqués de presse

Acheter sa nourriture localement n’est pas une solution valable pour aider l’environnement

Montréal, 16 février 2010 – L’achat local mesuré par le «kilométrage alimentaire», c’est-à-dire la distance entre le lieu de production d’un aliment et son point de vente, est un mauvais indicateur de l’impact d’un produit sur l’environnement et ne constitue donc pas une mesure valable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est la conclusion d’une Note économique publiée aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal et préparée par Pierre Desrochers, professeur associé de géographie à l’Université de Toronto Mississauga, en collaboration avec Hiroko Shimizu, consultante indépendante.

«Il existe des raisons bien légitimes justifiant qu’un consommateur fasse le choix personnel d’acheter ses aliments localement, par exemple s’il trouve que les produits du terroir québécois sont de meilleure qualité ou plus frais. Par contre, les présumés avantages environnementaux de l’achat local ne sont pas au rendez-vous», affirme le professeur Desrochers.

Plutôt que de se limiter à mesure la distance entre le lieu de production et l’épicerie, il est préférable de s’assurer que la nourriture est produite de la façon la plus efficace possible dans les endroits les plus appropriés, même si ceux-ci sont très éloignés. En effet, les chercheurs soulignent que selon une étude américaine, la production est responsable de 83% des émissions de gaz à effet de serre (GES) des aliments, alors que le transport compte seulement pour 11% des émissions totales.

«Si l’on veut calculer l’impact environnemental d’une fraise, il faut regarder l’ensemble de son cycle de vie, de la production à son arrivée dans notre assiette. On se rend alors compte que la Californie, peut produire – presque toute l’année – des fraises beaucoup plus efficacement, avec moins d’intrants comme les engrais. Un hectare peut produire 50 000 kg de fruits, contre seulement 7000 à 10 000 kg pour l’Ontario. Il faut se rendre à l’évidence, certains emplacements sont plus favorables à la production de certaines cultures», explique le professeur Desrochers.

Une évaluation complète de l’impact environnemental des aliments doit également tenir compte du transport à leur destination finale chez le consommateur. Les nombreuses courses en voiture pour ramener un volume modeste de nourriture comme fait chaque famille ont un impact relatif notable sur les émissions de GES. Les voitures sont comparativement moins efficaces que les immenses navires ou les avions qui déplacent la nourriture de l’endroit où elle a été produite jusqu’à celui où elle sera vendue. Transporter ainsi de très grandes quantités de nourriture requiert beaucoup moins d’énergie par pomme ou côtelette d’agneau, même si la distance parcourue est beaucoup plus grande.

Le texte intégral de la Note économique publiée aujourd’hui, qui s’intitule L’achat local de nourriture sauvera-t-il la planète?, peut être consulté sans frais sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Renseignements et demandes d’entrevues: Ariane Gauthier, coordonnatrice des communications, Institut économique de Montréal, Tél. : 514 273-0969 p. 2231 / Courriel : agauthier (@iedm.org)

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