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Communiqués de presse

Privatiser Hydro-Québec permettrait d’enrichir les Québécois de 10 milliards $ par an

Montréal, 3 février 2009 – En privatisant Hydro-Québec, les Québécois en retireraient 10 milliards $ de plus par an, en améliorant sa productivité, en haussant les tarifs d’électricité et en mettant fin aux coûteux programmes de subventions aux alumineries. La nouvelle entreprise privée serait tenue de verser des redevances annuelles substantielles au gouvernement. Dans un Cahier de recherche publié par l’Institut économique de Montréal, Claude Garcia, administrateur de sociétés et ancien président des opérations canadiennes de la Standard Life, explique que: «Cette stratégie vise à obtenir d’Hydro-Québec un rendement à la mesure de ce que les entreprises québécoises sont capables de produire de mieux et de lui permettre de jouer son rôle de principal moteur de création de richesse pour l’économie québécoise». C’est avant tout parce qu’Hydro-Québec obtient de piètres résultats financiers que l’auteur suggère de la privatiser, notamment en s’inspirant du succès de l’exemple britannique.

Une efficacité discutable

En comparant Hydro-Québec avec des entreprises nord-américaines de taille équivalente dans le domaine de l’énergie, on constate que son efficacité est discutable en regard de plusieurs critères : son ratio client-employé est inférieur à la moyenne; ses frais d’exploitation pour le transport et la distribution sont plus élevés des deux tiers; le coût de construction d’une centrale dépasse de 26%, en moyenne, le budget annoncé pour chaque projet.

Hydro-Québec pourrait économiser au moins 1 milliard $ chaque année si elle rendait ses frais d’exploitation comparables à ceux des entreprises privées les plus efficaces et diminuer d’un autre milliard $ les dépenses encourues chaque année pour le service de la dette et l’amortissement de ses immobilisations en gérant mieux ses projets d’investissement.

Il est d’ailleurs frappant de constater que le bénéfice annuel d’Hydro-Québec serait très faible si l’entreprise devait payer le prix du marché pour l’électricité qu’elle obtient de Terre-Neuve (chutes Churchill).

En améliorant son efficacité et en épargnant 2 milliards $ en cessant de subventionner l’industrie de l’aluminium à l’avenir, les bénéfices d’Hydro-Québec pourraient atteindre 7 milliards $ sans même augmenter les bas tarifs d’électricité qui prévalent au Québec.

Une privatisation assortie de redevances publiques avantageuses

La situation de l’industrie électrique au Québec présente plusieurs similitudes avec l’expérience britannique avant la privatisation de ce secteur, qui donne à penser que le gouvernement n’est pas le mieux placé pour gérer une entreprise qui détient un monopole: surabondance de personnel, structure de coûts et investissements plus élevés que nécessaire ainsi qu’absence de concurrence. L’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Communauté européenne sont elles aussi avancées dans la réforme de ce secteur.

Par conséquent, l’auteur propose une privatisation rapide d’Hydro-Québec et une hausse progressive des tarifs d’électricité sur dix ans, ce qui amènerait des gains supplémentaires de 6,1 milliards $. Il faudrait remplacer le dividende que le gouvernement du Québec reçoit d’Hydro-Québec chaque année par une redevance annuelle de 1,9 milliard $. Ce montant serait augmenté à compter du moment où on commencera à réduire la taille du bloc patrimonial d’électricité. Les redevances atteindraient 8 milliards $ à la fin de la période de transition de dix ans.

Afin de permettre la privatisation, l’avoir d’Hydro-Québec serait divisé en 2 milliards d’actions ordinaires, aucun actionnaire ne pouvant détenir plus de 10 % du total. La loi devrait garantir que le siège social demeurera à Montréal. La Régie de l’énergie continuera d’avoir un rôle important pour susciter le maximum de concurrence et permettre aux citoyens de choisir leur fournisseur d’électricité, afin d’éviter de remplacer un monopole d’État par un monopole privé. Toutefois, elle ne fixerait plus les tarifs qui seraient déterminés par le marché.

Une hausse des tarifs prévoyant la protection des consommateurs

Les consommateurs québécois d’électricité vont devoir payer plus cher si cette réforme est adoptée. Ils réagiront en économisant l’énergie et en choisissant d’autres formes d’énergie mieux adaptées à leurs besoins. L’auteur propose que 90 % des revenus additionnels qui proviendront de l’ajustement au marché des tarifs d’électricité soient versés en redevances annuelles au gouvernement du Québec afin que ce soit la société québécoise, plutôt que les futurs actionnaires d’Hydro-Québec, qui bénéficie des retombées de cette réforme. Il est aussi proposé d’indemniser totalement ou partiellement tous les clients résidentiels d’Hydro-Québec en leur octroyant 110 actions gratuites d’Hydro-Québec lors de son inscription en Bourse. Le gouvernement encaissera par ailleurs 24,7 milliards $ de la vente progressive de ses actions d’Hydro-Québec et pourra ainsi améliorer l’état des finances publiques.

L’auteur

Le Cahier de recherche Comment la privatisation d’Hydro-Québec permettrait-elle d’enrichir les citoyens québécois? a été préparé par Claude Garcia, administrateur de sociétés et président des opérations canadiennes de la Standard Life de 1993 à 2004. Il a complété une scolarité de doctorat auprès de la London School of Economics.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Renseignements et demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél.: (514) 273-0969 p. 2225 / Cell.: (514) 574-0969 / Courriel: avaliquette (@iedm.org)

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