Revoir notre approche face à l’économie souterraine
Montréal, 30 octobre 2007 – L’économie souterraine canadienne représente environ 5 % du produit intérieur brut du pays, ou 75 milliards $. L’économie souterraine comprend les biens et services produits, échangés ou consommés en violation de la loi. Les activités concernées sont illégales soit parce que la loi interdit la production ou la consommation des biens ou services visés (comme dans le cas des drogues), ce qu’on appelle les marchés noirs, soit parce que des biens ou services légaux sont échangés dans des conditions illégales (par exemple les travaux de rénovation par des ouvriers sans permis ou les cigarettes de contrebande), ce qu’on désigne sous le nom d’économie parallèle.
Parmi les enjeux actuels de politiques publiques qui concernent l’économie souterraine, on peut citer comme exemples :
- L’omniprésence de l’évasion fiscale (près de 15 %) dans le cas de la construction et de la rénovation résidentielles.
- Les taxes de plus en plus élevées sur les cigarettes qui provoquent une hausse de la contrebande, tout comme au début des années 1990 lorsque les gouvernements ont dû les diminuer de 80 % afin d’enrayer le problème.
- Une stratégie de lutte contre la drogue du gouvernement fédéral qui s’apparente à la guerre contre la drogue des États-Unis, laquelle accapare des ressources phénoménales sans incidence notable sur la consommation de drogues.
Pour faire face aux problèmes reliés à l’économie souterraine, quatre options sont envisageables: imposer des sanctions plus lourdes, rechercher une taille optimale de l’économie souterraine, ne rien faire ou modifier les politiques publiques à la source de l’économie souterraine.
D’après Marcel Boyer, vice-président et économiste en chef de l’IEDM, «plusieurs exemples d’actualité suggèrent que les mesures qui sont prises pour lutter contre l’économie souterraine s’avèrent inefficaces, et parfois même contre-productives. Il y a lieu de revoir notre approche face à l’économie souterraine à la lumière de l’histoire, de la théorie économique et de l’expérience pratique.»
Le cahier de recherche L’économie souterraine : causes, importance, options est disponible sur le site de l’Institut. Il a été préparé par Pierre Lemieux, professeur associé au département des sciences administratives de l’Université du Québec en Outaouais.
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Information et demandes d’entrevues: André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal / Tél.: 514 273-0969 p. 2225 / Cell.: 514 574-0969 / Courriel: avaliquette@iedm.org