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Communiqués de presse

Faire face au vieillissement – Cessons d’encourager les retraites anticipées et repoussons l’âge normal de la retraite à 67 ans

Montréal, 18 juin 2007 – Cesser dès maintenant d’encourager les retraites anticipées et repousser graduellement l’âge normal de la retraite de 65 à 67 ans, parmi d’autres mesures, permettraient de réduire l’impact du vieillissement sur les finances publiques et d’atténuer des pénuries de main-d’œuvre.

Dans une Note économique publiée par l’Institut économique de Montréal (IEDM), Norma Kozhaya, économiste à l’IEDM, conclut «qu’il est important d’enclencher maintenant des réformes nécessaires avant que les phénomènes démographiques n’entraînent une plus faible croissance économique qui diminuera la création de richesse au Québec».

Des solutions

Plusieurs interventions pourraient être envisagées pour accroître la participation des personnes plus âgées au marché du travail et réduire les effets économiques négatifs du vieillissement, tout en contribuant au maintien de la viabilité des régimes de retraite existants. Parmi ces mesures, on pourrait :

  • Favoriser davantage les retraites tardives en bonifiant dès maintenant les prestations du Régime des rentes du Québec de 0,5 % à 0,7 % pour les retraites prises après 65 ans et cesser de faciliter les retraites anticipées en appliquant un taux de réduction équivalent sur les prestations des bénéficiaires qui se retirent avant 65 ans.
  • Repousser graduellement, d’ici une douzaine d’années, l’âge normal de la retraite de 65 à 67 ans. Ce relèvement est justifié, vu l’augmentation de l’espérance de vie et l’amélioration de l’état de santé des personnes plus âgées. C’est une solution adoptée notamment aux États-Unis et plus récemment en Allemagne. Au Royaume-Uni, on se dirige aussi vers des solutions comparables.
  • Permettre aux régimes privés d’introduire une pénalité pour les prises de retraite anticipées, qui sont actuellement permises, avec une simple réduction actuarielle, à partir de 55 ans.

Les régimes de retraite actuels pénalisent le travail

Les lois d’encadrement des régimes de retraite et les lois fiscales font qu’il est souvent peu payant de continuer à travailler comparativement à une prise de retraite hâtive. D’après l’Actuaire général du Canada, le système actuel est injuste envers les gens qui prennent leur retraite plus tard et est trop généreux envers ceux qui se retirent avant. De plus, les mesures de retraite progressive sont peu utilisées au Québec : entre 1991 et 2001, seulement 19 % des salariés se sont retirés progressivement du marché du travail contre 81 % qui se sont retirés totalement.

Une situation préoccupante

Le vieillissement de la population et l’arrivée massive à l’âge de la retraite des baby-boomers commencent déjà à créer des pénuries de main-d’oeuvre et causera bientôt une plus faible croissance économique. Il en découlera également une plus faible croissance des recettes fiscales alors que les besoins et les dépenses s’alourdiront, surtout en santé. La situation est encore plus préoccupante au Québec, où on prend sa retraite plus tôt, et où le taux d’activité des personnes plus âgées et le taux de fécondité sont plus bas que dans le reste de l’Amérique du Nord. De plus, la population de moins de 15 ans, qui formera bientôt la population active, a diminué alors qu’elle a augmenté ailleurs. Dans les prochains 25 ans, la population âgée de 65 ans et plus doublera alors que la population plus jeune continuera de diminuer au Québec et d’augmenter ailleurs.

En supposant le maintien des taux d’activité actuels, la diminution de la population active du Québec dès 2013 aurait un impact sur la production. Le taux de croissance annuel moyen du PIB réel par habitant pourrait être de 1,1 % seulement entre 2020 et 2030 alors qu’il a été de 1,6 % depuis 25 ans. La Régie des rentes du Québec estime que le nombre de bénéficiaires augmentera de 19 % d’ici 2011 et de 90 % d’ici 2030. Cette augmentation rapide de nouveaux retraités exercera une pression sur les régimes de pension.

La Note économique L’âge de la retraite au Québec : une situation préoccupante a été préparée par Norma Kozhaya, économiste à l’IEDM. Titulaire d’un Ph.D. en sciences économiques de l’Université de Montréal (spécialisation en macro-économique et finances publiques), elle est aussi chargée de cours au département de sciences économiques de cette université.

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Renseignements et demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél. : (514) 273-0969 p. 2225 / Cell. : (514) 574-0969 / Courriel : avaliquette@iedm.org

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