Le budget Jérôme-Forget est déjà déficitaire, en réalité – Le compromis PLQ-PQ risque d’aggraver ce déficit
Montréal, 29 mai 2007 – Le compromis anticipé entre le PLQ et le PQ sur le budget Jérôme-Forget pourrait se réaliser aux dépens de l’équilibre budgétaire et aggraverait alors une situation déjà très difficile au niveau des finances publiques. Dans un commentaire publié aujourd’hui, l’Institut économique de Montréal (IEDM), explique, sur la base des déficits cachés identifiés par le Vérificateur général, que le cadre financier du budget Jérôme-Forget est en réalité déficitaire et que le gouvernement devrait préciser comment il compte assurer un véritable déficit zéro. Ce commentaire est co-signé par le président de l’Institut, Paul Daniel Muller, le vice-président et économiste en chef, Marcel Boyer et l’économiste Norma Kozhaya.
Le budget Jérôme-Forget est loquace sur les mesures ayant pour effet de réduire les impôts et les taxes, mais plutôt opaque sur les réformes qui seront nécessaires pour réduire les dépenses, afin de maintenir l’équilibre budgétaire. Par souci de transparence, le gouvernement devrait préciser, dans une déclaration complémentaire au budget et avant le vote sur celui-ci, comment il compte s’y prendre pour assurer l’équilibre budgétaire après avoir pris en compte le déficit caché constaté par le VGQ. Cet énoncé pourra porter sur une réduction des programmes et/ou sur des mesures visant à réduire les dépenses par des gains d’efficience. Si le gouvernement est incapable d’être précis sur les réductions de dépenses, il devrait préciser que les réductions d’impôt et de taxes annoncées dans le budget Jérôme-Forget sont en fait conditionnelles à l’atteinte d’un véritable déficit zéro en 2007-2008 et 2008-2009, ainsi qu’à la résorption du déficit caché cumulé dans un horizon n’excédant pas cinq ans.
Après trois décennies de déficits ininterrompus, les Québécois et leur gouvernement se sont finalement résolus, en 1996, à s’en tenir au déficit zéro. Ce faisant, les Québécois ont rejeté les appels de ceux qui préconisent une augmentation des dépenses publiques sans augmentation correspondante des taxes et impôts, de même que les pressions de ceux qui préconisent une diminution des taxes et impôts même sans réduction correspondante des dépenses publiques. Malgré les écarts constatés par le VGQ, le sens des responsabilités l’a jusqu’à présent généralement emporté sur les intérêts particuliers. C’est là une victoire du bon sens à laquelle nous ne devons pas renoncer.
Cette analyse (6 pages) est disponible sur le site de l’Institut.
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Renseignements et demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél. : (514) 273-0969 p. 2225 / Cell. : (514) 574-0969 / Courriel : avaliquette@iedm.org