Un chercheur de l’Institut économique de Montréal propose un bon d’étude adapté au Québec
Montréal, 30 janvier 2003 – Selon une étude dévoilée aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal (IEDM), la mise en place d’un système de bons d’étude pourrait se faire sans bouleversement majeur et entraîner à terme des économies substantielles. Rédigé par Sylvain Bernier, chercheur associé à l’IEDM, ce Cahier de recherche est la première tentative d’adapter ce modèle de financement controversé à la situation particulière du système d’éducation québécois.
Ce sont surtout les expériences de bons sélectifs dans quelques grandes villes américaines qui ont jusqu’ici attiré l’attention. Toutefois, les bons universels mis en place en Suède, au Danemark ou en Nouvelle-Zélande offrent des exemples plus proches du contexte québécois. Pour le chercheur, il ne s’agit en effet aucunement d’importer un projet favorisé par la droite conservatrice américaine, comme certains l’ont dénoncé. Au contraire, le système d’éducation québécois se rapproche déjà beaucoup plus du modèle de bons universels que le système américain.
«Le Québec a déjà la proportion la plus forte d’élèves dans le secteur privé au Canada, explique Sylvain Bernier. Cela fait partie de nos forces. Et en subventionnant déjà l’éducation d’un enfant à 45% lorsque ses parents choisissent le privé, nous avons en place les principaux éléments d’un système de bons d’étude. Il suffit d’améliorer ce modèle québécois pour offrir le choix de l’école à tous, et pas seulement à ceux qui ont les moyens de débourser en moyenne 1900 $ par année.»
Les données indiquent que les écoles privées, qui fonctionnent déjà en situation de concurrence, sont 8,95% plus efficientes que les écoles publiques au chapitre des coûts. En raison du choix accru des parents, on peut s’attendre à que les écoles publiques soient elles aussi fortement incitées à améliorer leur rapport qualité/prix. Il en résulterait une hausse significative de la productivité de l’ensemble des écoles de la province et des économies considérables pour les contribuables québécois.
L’étude évalue qu’il en coûterait 315 millions de dollars de plus par année, une fois le système mis en place, pour que les parents de chaque enfant québécois se voient remettre un bon. Celui-ci serait ajusté selon certaines circonstances, par exemple pour les enfants en difficulté d’apprentissage. En contrepartie, les bons d’étude universels permettraient à moyen terme d’ économiser plus de 660 millions de dollars annuellement et généreraient ainsi une économie nette de quelque 345 millions de dollars.
Pour le directeur exécutif de l’IEDM, Michel Kelly-Gagnon, on peut imaginer d’autres scénarios pour améliorer notre système d’éducation, et les bons d’ étude sont une piste de solution parmi d’autres. Cette proposition détaillée et rigoureuse mérite toutefois d’être étudiée avec attention, à la veille d’une campagne électorale où la question sera au cour des débats. «Les Québécois doivent connaître les coûts et bénéfices d’une telle formule pour faire un choix éclairé.»
Le Cahier de recherche de l’IEDM, intitulé Le choix de l’école pour tous – Un projet de bons d’étude adapté au Québec, est disponible sur le site Web de l’institut.
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Renseignements: Jasmin Guénette Coordonnateur média Institut économique de Montréal, Tél.: (514) 273-0969.