Développement durable des forêts – Une étude de l’Institut économique de Montréal conteste le discours alarmiste de certains écologistes
Montréal, 28 février 2002 – Une Note économique rendue publique aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal (IEDM) s’attaque à quelques mythes sur la gestion des forêts au Québec. Intitulé Comment assurer le développement durable de nos forêts?, le document réfute le discours alarmiste de certains écologistes et suggère qu’une privatisation intelligente de la forêt pourrait réconcilier les intérêts parfois divergents des secteurs industriel et récréo-touristique.
Selon le directeur de la recherche à l’IEDM et auteur de l’étude, M. Pierre Desrochers, «il est faux de croire que des pans entiers de la forêt québécoise sont sacrifiés pour la recherche du profit». En effet, la superficie des aires de récolte représente annuellement moins de 1% des terres forestières québécoises, une surface moindre que celle qui est défoliée annuellement par les insectes et brûlée par les feux de forêts! L’auteur souligne aussi qu’en plus du renouvellement naturel des forêts, il se plante maintenant près de 140 millions d’arbres annuellement au Québec.
M. Desrochers conteste également le bien-fondé de la principale recommandation des groupes écologistes, soit une intervention accrue de l’État dans la gestion forestière. Selon l’auteur, «la gestion publique n’est pas plus garante d’une exploitation durable de la forêt que la gestion privée». Le cas du reboisement est un bon exemple. Jusqu’à la réforme du régime forestier au milieu des années 1980, il se plantait beaucoup moins d’arbres sur les terres publiques alors que celles-ci sont près de sept fois plus étendues que les forêts privées. Il en va de même au niveau du rendement. Richard Desjardins, auteur du film L’erreur boréale, soutient que la forêt suédoise fournit un rendement jusqu’à quatre fois plus élevé que la forêt canadienne. Or seulement 5% de la superficie forestière suédoise est propriété de l’État, tandis que les petits propriétaires privées en possèdent 50% et les grands groupes industriels 37%.
M. Desrochers observe également que des compagnies américaines tirent un revenu grandissant des activités récréo-touristiques sur leur forêt privée, ce qui les incitent à réduire leur volume de coupe. Selon lui, les cas suédois et américain ainsi que l’histoire du reboisement au Québec prouvent qu’un propriétaire a tout intérêt à maintenir ou à augmenter la valeurs de ses investissements et qu’une «privatisation intelligente d’une partie de la forêt publique québécoise permettrait sans doute de mieux concilier le développement durable, la création d’emplois et la profitabilité des entreprises dans cet important secteur économique».
Comment assurer le développement durable de nos forêts? est disponible sur le site Web de l’IEDM.
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M. Pierre Desrochers est disponible pour des entrevues en téléphonant au (514) 273-0969.