L’heure juste sur des mythes propagés par les opposants au libre-échange dans les Amériques
Montréal, 20 avril 2001 – Le directeur exécutif de l’Institut économique de Montréal, M. Michel Kelly-Gagnon, tient à donner l’heure juste sur quelques uns des mythes que plusieurs opposants au libre-échange propagent en marge du Sommet des Amériques qui se déroule à Québec.
Mythe 1 – Le libre-échange creuse les inégalités: il ne profite qu’aux riches et aux multinationales
RÉALITÉ: Si l’on prend la proportion du commerce extérieur (importations plus exportations) par rapport au Produit intérieur brut (PIB) pour mesurer l’ouverture des frontières, on constate qu’il n’y a aucun lien entre, d’une part, cette ouverture et, d’autre part, la dispersion du revenu. Statistiquement, ce sont deux phénomènes indépendants. Autrement dit, il est faux de prétendre que le libre-échange, en soi, provoque davantage d’inégalités. (Source: David Dollar et Aart Kraay, Growth is Good for the Poor, Banque mondiale, 2000)
Mythe 2 – Le libre marché est un obstacle au progrès social
RÉALITÉ: Liberté économique et hauts niveaux de revenus vont de pair. Le dernier Rapport annuel Economic Freedom of the World révèle aussi qu’il y a une corrélation positive entre la liberté économique et l’Indice de développement humain (IDH) des Nations Unies, un indice qui combine trois indicateurs: la longévité, le savoir et le niveau de vie. Les pays qui jouissent d’une grande liberté économique performent bien sur l’IDH. Les Nations Unies ont aussi développé un indice de pauvreté dans les pays en développement. Utilisant cet indice, la rapport a aussi trouvé une corrélation négative entre la liberté économique et la pauvreté. Autrement dit, plus il y a de liberté moins il y a de pauvreté. (Source: Economic Freedom of the World, 2001 Annual Report, Avril 2001, co-publié par plus de 50 instituts de recherche en politiques publiques à travers le monde)
Mythe 3 – La majorité de la société civile s’oppose au libre-échange dans les Amériques
RÉALITÉ: Un sondage mené par Sondagem (23-27 février 2001) révèle que 67% des répondants estiment que «l’élargissement de la zone de libre-échange à tous les pays de l’Amérique latine va améliorer le niveau de vie des Canadiens». Quant au caractère démocratique du Sommet de Québec, contrairement à ceux qui sont à la table du Sommet, ceux qui le remettent en question sont pour la plupart des non-élus.
Mythe 4 – Les multinationales exploitent les travailleurs des pays pauvres
RÉALITÉ: Selon les données disponibles, les compagnies multinationales paient des salaires deux fois plus élevés que les compagnies locales dans les pays pauvres pour un travail comparable. Les employés qui travaillent dans ces multinationales ont donc un niveau de vie plus élevé que leurs compatriotes qui travaillent dans les entreprises locales pour des salaires beaucoup plus bas. C’est donc en favorisant l’implantation de firmes multinationales qu’on pourra hausser les revenus d’emplois des travailleurs des pays en développement. (Source: Edward Graham, Institute for International Economics, septembre 1998)
Mythe 5 – Les multinationales qui s’implanteront dans les pays pauvres dicteront leurs volontés aux gouvernements locaux et menaceront la démocratie naissante
RÉALITÉ: Les multinationales fuient l’incertitude politique. S’ils investissent dans un pays, ils veulent s’assurer que leur investissement ne fera pas ultérieurement l’objet d’une nationalisation bon marché de la part d’un gouvernement corrompu. Elles veulent donc avant tout investir là où il existe un État de droit et un respect des droits de propriété, deux des fondements historiques de la démocratie. C’est la raison pour laquelle les pays instables et corrompus reçoivent deux fois moins d’investissements étrangers en pourcentage du PIB que les autres. (Source: calculs faits à partir des données sur l’index des perceptions de la corruption de Transparency International et de données sur les investissements étrangers directs de la Banque Mondiale)
Mythe 6 – Le libre-échange dans le secteur agricole est nocif, il faut revenir à l’agriculture traditionnelle
RÉALITÉ: S’il était mis en application, le discours nostalgique du champion des opposants au libre-échange dans l’agriculture, José Bové, signifierait la famine pour des populations entières. Les méthodes agricoles efficaces que dénonce aussi José Bové permettent de nourrir les larges populations de nos sociétés modernes. Le retour à une agriculture traditionnelle conduirait à coup sûr à une catastrophe écologique: il faudrait procéder à une déforestation massive pour atteindre les niveaux de production agricole requis pour nourrir la population mondiale.
Mythe 7 – La mondialisation des marchés augmentent la pauvreté à travers le monde
RÉALITÉ: La pauvreté à travers le monde a reculé considérablement au cours de la dernière décennie. Le pourcentage de la population mondiale vivant avec moins d’un dollar US par jour est passé de 29% en 1987 à 24% en 1998. Malgré l’augmentation de la population mondiale, le nombre absolu de pauvres est resté sensiblement identique au cours de cette décennie. (Source: Banque mondiale)
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Pour toute information supplémentaire, veuillez contacter Michel Kelly-Gagnon au (514) 273-0969.