Les dépenses sociales semblent inefficaces contre la pauvreté
Montréal, 11 octobre 2000 – Selon une récente analyse de l’Institut économique de Montréal intitulée L’État-providence et les pauvres, contrairement à l’idée reçue, l’augmentation des dépenses sociales des gouvernements n’a pas vraiment eu pour effet de réduire la pauvreté.
Au Canada, si on inclut tous les paliers de gouvernement, 22% des dépenses publiques (soit 87 milliards $ sur 389 en 1997) seraient consacrées aux pauvres. Les dépenses réelles per capita en services sociaux ont presque doublé de 1980 à 1997. Pourtant, durant la même période, la proportion de gens à faible revenu a oscillé entre 14% et 19%, les deux variables évoluant parfois en parallèle, parfois en sens inverse.
En d’autres termes, il est impossible de discerner une corrélation entre la hausse des dépenses sociales des gouvernements et la baisse de la pauvreté.
L’analyse de l’IEDM montre toutefois que si les 5,4 millions de pauvres au Canada touchaient vraiment, en argent, ne serait-ce qu’une partie des sommes qui leur sont dédiées en services sociaux, ils franchiraient aisément le seuil de la pauvreté. Trente-sept milliards de dollars suffiraient pour atteindre cet objectif.
Le directeur exécutif de l’Institut, Michel Kelly-Gagnon, mentionne que: «Dans le contexte de la Marche des femmes qui tente ces jours-ci de sensibiliser la population aux conditions de vie difficiles d’une partie de la population, il est utile de prendre note de certains faits concernant la pauvreté et l’efficacité de l’action gouvernementale visant à la réduire.»
Parmi les principales revendications de la Marche des femmes, on retrouve la lutte contre la pauvreté et le partage de la richesse par des interventions gouvernementales accrues. L’IEDM estime qu’il est impératif de combattre la pauvreté mais souligne qu’il faudrait également considérer des moyens différents de ceux traditionnellement utilisés au cours des 20 dernières années, étant donné l’efficacité limitée que ceux-ci semblent avoir.
Pour plus de détails, on peut se procurer la Note économique L’État-providence et les pauvres en communiquant avec l’Institut économique de Montréal ou en visitant notre site Web.
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Personne-contact: Michel Kelly-Gagnon, directeur exécutif, Tel.: (514) 273-0969