L’Institut économique de Montréal plaide pour un dialogue Québec-Alberta
Montréal, le 12 mai 2011 – L’Institut économique de Montréal (IEDM) dévoile aujourd’hui un Cahier de recherche intitulé Plaidoyer pour un dialogue Québec-Alberta qui analyse les relations politiques et économiques de deux provinces ayant plusieurs intérêts communs. Pour les auteurs Michel Kelly-Gagnon, Germain Belzile et Youri Chassin, l’objectif de l’étude est d’offrir une meilleure compréhension de la situation et de fournir une base de discussion factuelle, loin des idées reçues et des perceptions parfois déformées qui ont teinté les relations entre le Québec et l’Alberta.
« L’Alberta et le Québec ont la possibilité de faire avancer des causes qui sont dans leurs intérêts respectifs en mettant leurs énergies en commun, plutôt que de s’affronter. En 1988, c’est grâce à l’alliance historique de ces deux provinces que l’Accord de libre-échange a pu voir le jour et marquer un tournant décisif dans l’histoire. C’est surtout une incompréhension de la culture politique de l’autre qui explique le peu de collaboration malgré un grand potentiel, d’où l’idée de lancer un dialogue Québec-Alberta », explique M. Kelly-Gagnon.
La prospérité de l’Alberta profite au Québec et n’est pas la cause d’une diminution de l’emploi manufacturier
« L’affirmation selon laquelle la prospérité de l’Alberta, qui provient en partie de l’exploitation du pétrole des sables bitumineux, appauvrit le Québec n’a pas de fondement économique. En effet, l’emploi manufacturier est en baisse depuis plusieurs décennies dans tous les pays riches, qu’on y trouve du pétrole ou non », affirme M. Belzile. En Europe, où les sources de pétrole sont marginales sauf exceptions, les emplois manufacturiers sont passés d’environ 24 % à 15 % en proportion de l’emploi total de 1992 à 2009. Par conséquent, la diminution observée au Québec suit globalement la même tendance.
Le Québec et l’Alberta, deux puissances énergétiques
Comme le prévoit l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation mondiale d’énergie ira en augmentant. Même dans l’éventualité où les gouvernements mettraient en place des politiques très contraignantes pour limiter la consommation, l’AIE prévoit que la demande fera néanmoins un bond de 36 % d’ici 2035. À lui seul, le Québec est le quatrième producteur d’hydroélectricité en importance, après la Chine, le Brésil et les États-Unis. Pour sa part, l’Alberta possède les plus importantes réserves de pétrole au monde, après l’Arabie saoudite. « Bien que confrontés à des défis respectifs bien différents, le Québec et l’Alberta doivent toutes deux s’assurer de préserver un accès au marché américain, fortement réglementé », explique M. Chassin.
Il explique également que le marché du pétrole est mondialisé. Tout ce qui tend à réduire la production mondiale en augmente le prix, y compris au Québec. « Ainsi, même si le Québec n’importe pas directement de pétrole albertain, une réduction de la production pétrolière de l’Alberta contribuerait ultimement à augmenter la facture d’essence des automobilistes québécois », poursuit-il.
Le Cahier de recherche intitulé Plaidoyer pour un dialogue Québec-Alberta et préparé par Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM, Germain Belzile, directeur de la recherche à l’IEDM, et Youri Chassin, économiste à l’IEDM, peut être consulté sans frais sur notre site.
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Renseignements et demandes d’entrevues : Ariane Gauthier, coordonnatrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514 273-0969 p. 2231 / Cell. : 514 603-8746 / Courriel : agauthier@iedm.org