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Textes d'opinion

Che Guevara, tyran de gauche

Dans le paradis communiste qu’Ernesto Che Guevara rêvait de construire avec Fidel Castro, la liberté économique était proscrite et la société de consommation, impossible. Il est donc assez ironique que le Che lui-même soit devenu un objet de consommation.

Par exemple, la boutique virtuelle The Che Store (www.thechestore.com) offre toutes sortes de marchandises «pour tous vos besoins révolutionnaires» à l’effigie du marxiste sudaméricain tué en Bolivie en 1967. En plus de la propagande, on y trouve casquettes, t-shirts, montres, etc., qu’on peut acheter en ligne avec Visa, MasterCard ou… American Express!

Dans un excellent article récemment publié par le magazine The New Republic, le commentateur Alvaro Vargas Llosa rappelle ce que fut vraiment Che Guevara, à savoir un tyran sanguinaire. Contre l’ennemi capitaliste, il prônait une «haine inflexible», qui transforme le révolutionnaire «en une machine à tuer calme, efficace, violente, sélective». Encore qu’il n’était pas lui-même très sélectif: «En cas de doute, tue-le», disait-il.

L’article de Llosa cite d’ailleurs plusieurs témoins oculaires qui relatent comment Che Guevara persécuta allègrement des milliers de gens, dont des prêtres et des homosexuels, en les envoyant dans des «camps de travail».

C’est Che Guevara qui poussa Castro à s’allier à l’Union soviétique et à embrasser le communisme. Il déclara qu’il aurait utilisé les missiles nucléaires soviétiques contre l’Amérique si l’État soviétique ne les avait pas retirés. Plus tard, c’est la Chine maoïste, plus radicale, que Che Guevara prendra comme modèle.

Che Guevara ne comprenait rien à l’économie et fut, à des postes clés de la dictature cubaine, un inculte économique de première classe. Après la prise du pouvoir par Castro, Guevara dirigea la banque centrale et le ministère de l’Industrie, en plus de jouer un rôle de premier plan dans la réforme agraire.

Quels furent les résultats de ses politiques? Une chute des récoltes de 50% entre 1961 et 1963, un échec cuisant des tentatives d’industrialisation et, pour les trois décennies qui suivirent, une dépendance presque totale aux subventions de l’État soviétique. La fin des subventions après la chute de l’empire soviétique, il y a 15 ans, a d’ailleurs aggravé les conditions de vie du Cubain moyen.

Guevara avait prédit que, en 1980, le revenu par habitant serait plus élevé à Cuba qu’aux États-Unis. Or, aujourd’hui, les Cubains demeurent pauvres, soumis au rationnement et incapables d’exprimer leur dissidence sans goûter aux prisons du régime. Qui plus est, il est interdit aux citoyens ordinaires d’acheter des ordinateurs ou d’avoir accès à Internet sans une autorisation spéciale. L’an dernier, près de 1 500 Cubains, les «hommes nouveaux» de Che Guevara, ont été interceptés dans le détroit de Floride en tentant désespérément de fuir leur pays au péril de leur vie.

Dire qu’aujourd’hui encore une partie de notre intelligentsia, dont un certain «professeur» très médiatisé oeuvrant à l’Université du Québec à Montréal, considère Cuba comme un modèle.

La prochaine fois que vous verrez votre ado entrer à la maison avec son t-shirt de Che Guevara, vous devriez réagir aussi sévèrement envers lui que s’il portait la croix gammée. Il est grand temps que nous apprenions à juger aussi sévèrement les tyrans de gauche que les tyrans de droite.

Michel Kelly-Gagnon est président de l’Institut économique de Montréal.

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